Parmi les trucs les plus sympas que j'ai fait cette année il y a eu ça. Ce dossier de presse que j'ai réalisé pour le film qui sort aujourd'hui et que je vous invite absolument à aller voir: "Comme des frères", d'Hugo Gélin. Je vous avais touché un mot du tournage sur lequel j'avais eu la chance d'être invitée, en petite souris faisant craquer le plancher pile poil au moment où ça criait "moteur". Comme la productrice est une amie et qu'avec Hugo Gélin le courant est bien passé, ils m'ont donc demandé si je voulais bien interviewer les acteurs pour le dossier de presse.
Mmmmh... Prendre un café avec Nicolas Duvauchelle et tailler le bout de gras avec lui, genre ? Je sais pas, je vais réfléchir.
Comme je sais me tenir, j'ai répondu l'air le plus détaché possible que bien sûr, pas de problème, je gère.
Après j'ai descendu ma plaquette de bêta-bloquants parce que la vérité c'est que je n'avais jamais fait ça. Interviewer des acteurs. Ou écrire un dossier de presse.
Ça a été dur. Je veux dire, boire des coups au Lutetia, à l'hotel Amour ou au Big ben bar de la gare de Lyon, échanger sur la vie avec François-Xavier Demaison, Mélanie Thierry, Pierre - miaouuuu - Niney, Nico Duvauchelle et Hugo Gélin, récupérer les numéros de portable de tout ce petit monde et penser le temps d'un entretien qu'on était devenus tellement copains.
Vie de merde.
Sérieusement, au premier entretien avec FX Demaison, j'avais grave les chocottes, parce que je dois bien avouer que la célébrité et toussa toussa, ça m'impressionne. Surtout la célébrité combinée au talent et il se trouve que les acteurs de ce film se posent là dans le genre bons comédiens. A la fin je tapais dans le dos de Pierre Niney et je blaguais avec les gars de Revolver, groupe que j'adule et qui signe la magnifique BO du film.
Bon, après c'était chiant parce qu'ils arrêtaient pas de m'appeler, tous. Je crois que je leur avais tapé dans l'oeil. La solitude des artistes, en quelque sorte, un besoin constant d'être rassurés.
Une tannée je vous dis.
Sans rire, souvent on se dit que les comédiens en promo recrachent toujours le même discours convenu sur comment c'était trop bien d'être ensemble, quelle aventure, quelle synergie, quelle GRANDE FAMILLE. Et c'est sans doute vrai, que parfois c'est de la langue de bois. Mais pour avoir eu la chance d'être en quelque sorte un peu une des premières à recueillir leurs impressions, je peux vous assurer que c'était vraiment touchant de voir à quel point en effet l'alchimie avait eu lieu pendant les semaines de tournage. Sans se concerter, ils avaient les mêmes anecdotes à me raconter, la même estime généreuse les uns pour les autres.
Bref, j'ai adoré faire ça.
L'entretien le plus intéressant a certainement été celui que j'ai eu avec Hugo Gélin, parce que c'est une chose de voir un film et d'en deviner la maturation que ça sous-entend, c'en est une autre d'entendre parler son auteur avec autant de passion. Vous demandez à Hugo Gélin ses références cinématographiques, il vous cite vingt films d'emblée et le lendemain il vous envoie une liste d'une trentaine d'autres histoire d'être vraiment précis. Il est intarrissable sur sa façon d'imaginer un plan, sa manière de filmer qui évolue en fonction des scènes, de plans serrés en plans plus larges, etc. J'ai pris une grosse claque ce jour là parce que moi qui ai toujours eu dans un coin de ma tête, à côté du "un jour j'écrirai un roman" le "un jour je serai scénariste", j'ai compris à quel point tout ça c'était un travail monumental.
Et le film, sinon ?
Le film je l'ai adoré mais il faut avouer que je ne suis pas objective pour deux sous. Mais les critiques semblent aller dans mon sens, du coup je me dis que je ne suis pas totalement aveuglée par toute l'affection que j'ai pour cette belle équipe.
Le pitch il est simple - même si je me suis bien creusé la tête le jour où il a fallu l'écrire - :
Depuis que Charlie n’est plus là, la vie de Boris, Elie et Maxime a volé en éclats. Ces trois hommes que tout sépare avaient pour Charlie un amour singulier. Elle était leur soeur, la femme de leur vie ou leur pote, c’était selon. Sauf que Charlie est morte et que ça, ni Boris, homme d’affaires accompli, ni Elie, scénariste noctambule et ni Maxime, 20 ans toujours dans les jupes de maman, ne savent comment y faire face.
Mais parce qu’elle le leur avait demandé, ils décident sur un coup de tête de faire ce voyage ensemble, direction la Corse et cette maison que Charlie aimait tant. Seulement voilà, 900 kilomètres coincés dans une voiture quand on a pour seul point commun un attachement pour la même femme, c’est long…
Boris, Elie et Maxime, trois hommes, trois générations, zéro affinité sur le papier, mais à l’arrivée, la certitude que Charlie a changé leur vie pour toujours.
Si vous avez envie de passer un moment plein de vie, de larmes, de sourires, de rouler en direction de la Corse avec ces trois gamins qui n'en sont plus en écoutant la meilleure musique qui soit pour ça, alors foncez. Si pour vous le cinéma c'est embarquer le temps d'une heure ou plus pour un voyage dont vous ne ressortez pas complètement indemne, foncez. Si l'amitié ça vous fait des papillons dans le ventre, que vous aimez le mélo mais encore plus quand on sourit derrière les larmes, foncez. Si vous avez toujours rêvé d'avoir le bâteau de pirates playmobil et si les croques hawaiens vous intriguent, foncez.
Moi je crois que je vais me faire ce petit plaisir d'y retourner, juste comme ça, parce que la première fois, la vérité c'est que j'étais un peu tendue, même en n'étant qu'une petite outsider dans cette aventure, je ressentais l'appréhension de tous ceux qui le montraient et espéraient qu'il allait plaire. Là ça sera que du plaisir.
Et surtout, je croise bien fort les doigts pour que ce premier bébé soit accueilli comme il le mérite et je pense très fort à Laetitia, Hugo et tous les autres aujourd'hui, parce que c'est un peu comme laisser son enfant pour la première fois à la crèche, je me dis, une sortie officielle sur les écrans.
Edit: le dossier de presse est ici si vous avez envie de le lire:
Téléchargement Comme-des-freres-2012-presskit-francais-1