Ce week-end je suis partie à Turin avec Violette et Marie. Nous étions invitées gratuitement par la municipalité pour un voyage de presse placé sous le signe de « Natale a Torino ».
A savoir, « Noël à Turin » (je le précise pour Violette qui a fait des études juridiques, certes, mais qui ne déchire pas en italien) (la pauvre a cru tout le week-end qu'on était là pour un baptême).
Turin, j'y étais allée il y a une poignée d'années dans le cadre de mon boulot d'avant et j'en avais fait un billet d'ailleurs mais centré sur mon voyage en avion (épisode 1 et épisode 2). A l'époque je n'avais pas encore fait de travail sur moi même et j'étais comme qui dirait un poil hystérique dans les airs.
Cette fois-ci c'est en train que nous avons rejoint la capitale piémontaise. Et même si 5h45 en TGV ça peut paraître un peu long, très honnêtement j'avoue préférer le rail aux nuages. D'autant qu'avec un ordi blindé de séries, un bon bouquin et une bonne compagnie, les heures ont filé plus vite que je ne le craignais. A refaire, désormais la SNCF assure toute la ligne jusqu'à Milan.
Et Turin, alors ?
Je dirais que c'est une ville qui se mérite. Peut-être pas la plus glamour ou la plus évidente des cités italiennes, mais très certainement l'une des plus attachantes. Elle se révèle dans ses places immenses bordées d'arcades, dans ses cafés centenaires, aux boiseries et dorures un peu passées – mais vraiment passées, pas faussement patinées comme il en pleut un peu partout désormais pour faire vintage. Elle se goûte au sens propre surtout, tant la nourriture y est savoureuse. Le premier soir, nous avons suivi les conseils de l'adorable concierge de l'hôtel et avons mangé au Porta di Po, tenu par un non moins adorable patron francophone et francophile, qui en plus de nous traduire patiemment tous les plats de la carte a accepté sans ciller de finalement nous concocter le seul qui justement n'était pas à la carte : des tagliatelles maisons au beurre et... à la truffe blanche piémontaise.
Comment vous dire ?
Je n'avais jamais mangé de truffe fraiche. Du foie gras avec des brisures de truffe, oui, de l'huile de truffe sur une salade également, mais de la truffe simplement rappée sur des pâtes maisons, never.
Je place ce plat d'une simplicité enfantine – mais coûtant malgré tout un rein – dans le top ten des choses les meilleures sur terre. Moi qui encore vendredi dernier trouvait qu'on commençait à nous gonfler avec la raréfaction de ce drôle de presque champignon, je suis prête à me fiche à poil telle une femen remontée à bloc pour que cesse ce massacre. Je ne prendrai plus de bain de ma vie, si ça peut aider à conserver ces merveilles.
(Violette avait pris la version aux cèpes, terrible aussi) (la couleur jaune des pâtes est garantie sans trucage)
Pâtes aux truffes, mais aussi « carne cruda », une sorte de tartare de veau sauf que sans aucun autre aromate que l'huile d'olive du cru également. Moi qui n'aime pas la viande crue j'aurais pu demander qu'on aille fissa me chercher la bête entière.
Sans parler des panetone géants, des marrons glacés qu'on trouve partout, des monts blancs – une chose très légère à la chantilly, meringue et crème de chataignes – et j'en passe.
Pays de cocagne et du cholestérol, bonjour.
Outre cet aspect culinaire loin d'être accessoire, j'ai adoré l'atmosphère très « Sissi impératrice », avec bâtiments assez monumentaux, immeubles art nouveau un peu nouille, galeries art-déco et rives du Po si belles sous le soleil du dimanche, juste avant de partir.
Quant à l'esprit de Noël, il est en effet un peu partout, avec des guirlandes lumineuses qui changent au gré des rues, calendrier de l'avent géant sur la place du Castello, spectacle de cirque le soir et boutiques de décorations qui se disputent aux pasticerrias. J'aime décidément les villes de montagne, où l'air devient sec quand le soleil d'hiver daigne montrer son nez. Avec ce froid qui gifle un peu les joues mais qui sent la neige et les pins.
(du coup je m'étais mis couleur locale moi aussi)
Vous l'aurez compris, j'ai aimé Turin, j'ai aussi aimé l'arpenter avec les filles, ricaner sur le nombre de gressins avalés – environ 128 – sur l'air de Dora exploratrice (« J'suis l'gressin, j'suis l'gressin... »).
A la fin, Marie et Violette ont perdu le sens commun et ont cédé à la tentation « Miu - Miu ». Moi j'ai préféré la jouer détox en ramenant un panetone d'un kilo. Sachant que personne chez moi n'aime les fruits confits c'est assez malin. Une lubie qui devrait me faire gagner pas mal de points au niveau de mon fashion statement.
Voilà, c'est tout, sorry pour les 456 photos de ce billet. Vous remarquerez que je prends désormais goût au shooting mode, même en plein bad frange day. Violette trouve que je progresse en pose.
(ah non là c'est Marie en fait)
Edit : Mes chaussures - à qui je rends hommage parce qu'elles m'ont supportée sans coup férir durant tout ce we de marche - sont de chez Ann Tuil. Et mon sac est ce que j'ai de plus précieux après mes enfants. Un mulberry offert par le churros il y a deux ans déjà. Plus il vieillit et plus il est bonnasse. Le churros aussi d'ailleurs.
Edit2: Demain je viens avec les infos pratiques sur la ville et d'autres photos (eh si...)