Vendredi soir, alors que nous revenions avec les twins du théâtre de la Gare, nous sommes passés devant Beaubourg. Il y régnait ce drôle de silence si caractéristique des paysages enneigés. Ça et là, les uns lançaient des boules de neige, pendant que d'autres s'embrassaient sous les flocons. Comme si par la grâce de ce manteau blanc, la capitale avait sonné l'heure de la trève. Une échappée belle le temps d'une nuit pas comme les autres, l'oubli pour un temps, un temps seulement, du monde qui ne tourne pas rond, de la crise qui explose, du bruit des balles à Bamako. Peut-être l'ai-je rêvé, peut-être, sûrement, ai-je voulu voir cela parce que ces derniers jours j'ai l'effrayante sensation que tout s'accélère et nous échappe.
Le lendemain matin, alors que je rentrais du supermarché, il y avait devant chez moi un adolescent hilare, qui glissait, tombait, reglissait. "Il n'avait jamais vu la neige, le neveu, il est arrivé de Tunisie l'année dernière, il n'avait jamais vu la neige !", riait sa tante tout en le filmant.
J'ai ri aussi et puis je crois que j'ai aussi un peu pleuré.
Voilà, à part ça, pour poursuivre dans ce cheezy mood, je voulais vous donner des nouvelles de Vanina. Vous avez été plusieurs à m'en demander et j'attendais d'avoir des choses tangibles à vous dire. Sachez que depuis la mobilisation de beaucoup d'entre vous, Vanina a vu la chance tourner. Elle et ses filles habitent temporairement dans l'appartement d'une lectrice que je laisserai se dévoiler dans les commentaires si elle le souhaite mais à qui je voue une éperdue reconnaissance.
Grâce à vos dons, elle a pu par ailleurs offrir un vrai Noël à ses filles. Et une autre lectrice, dont je ne donnerai pas non plus le nom sans savoir si elle le souhaite, a permis à Vanina de trouver un boulot qui correspond, cerise sur le gâteau, à ses compétences. Ce qui devrait lui permettre à terme d'avoir un logement pérenne.
Vanina n'oubliera jamais je crois la façon dont vous l'avez entourée en ce mois de décembre 2012. En son nom, je vous remercie.
Voilà, à part ça je repars pour une semaine de dingue, avec un savant mélange de boulots vraiment cools à faire - dont un dont j'espère pouvoir vite vous parler tant je suis heureuse - et d'autres vraiment casse burnes. La vie quoi.
Bonne journée
Edit: Une pensée très forte pour une petite fille qui se bat depuis quelques jours dans sa chambre d'hopital. Je ne la connais pas personnellement mais ses parents sont des amis proches d'amis chers à mon coeur et vous savez ce qu'on dit, les amis de mes amis, etc. May the force be with you, little M...