Quand j'étais petite, je voulais être fermière. C'était dû en grande partie au fait que l'été nous passions souvent une semaine ou deux dans une maison de famille en Saône et Loire, accolée à une ferme. Je peux encore sentir l'odeur du lait que nous allions chercher tous les soirs avec ma soeur et que ma mère faisait bouillir. Mon père mangeait la peau qui remontait à la surface en s'extasiant, pendant que nous faisions la moue parce que c'était dégoutant.
J'avoue, ma vocation n'était pas sans rapport non plus avec le béguin que j'éprouvais alors pour le fils aîné du paysan, qui du haut de ses quinze ans me paraissait aussi torride que Patrick Swayse (bien que ce fut avant Dirty Dancing, je suis hélas un poil plus vieille que je n'en ai l'air). Je ne vous dis pas la fierté quand il me baladait derrière sa 103 dans la cour de la ferme. J'étais Lady Di.
Après, ça m'est passé, d'autant que mon amoureux de CM2 (pas le fermier à moto, celuis de mon âge) (le ringard) était asthmatique. Il m'était donc apparu évident que nous ne pourrions pas réaliser mon rêve de céréalière dans la Beauce.
C'est en outre à ce moment là que j'ai reçu l'appel de Dieu et que j'ai entamé ma période "je veux devenir bonne soeur".
La suite on la connait, je me suis finalement éloignée de la religion - une histoire de curé pédophile qui m'a comme qui dirait un peu déçue - (pas de panique, ce n'est pas moi qu'il tripotait, il était branché petits garçons, mais quand même).
Bref, pourquoi ce coming out paysanesque ? Parce qu'il y a quelque temps, l'office du tourisme de l'Auvergne m'a proposé de nous inviter, le churros, moi même et notre portée, dans le Puy de Dôme pour un "week-end à la ferme".