Parmi les espoirs insensés des rondes - outre celui d'attraper le vers solitaire - il y a celui d'être vicitme du fameux déséquilibre hormonal. Quelle ronde n'a pas entendu cette phrase : "tu devrais faire une analyse, si ça se trouve, tu souffres d'un déséquilibre hormonal".
Que la ronde qui n'a jamais prié pour que sa thyroïde soit la cause de ses kilos en trop me jette la première pierre... En général, d'ailleurs, lors de sa première visite chez le nutritionniste - et ce, même si c'est le vingtième en dix ans - la ronde suggère, d'un air faussement innocent: "je me demande si je n'ai pas un problème hormonal...". Il suffit au médecin averti de jetter un rapide coup d'oeil au cou de sa patiente pour déclarer, agacé: "non, votre thyroïde est parfaite".
Parfois tout de même, il prescrit une analyse de sang, histoire de s'assure que le taux de TSH (hormones produites par la thyroide) de la ronde soit dans les normes. Celle-ci court alors au laboratoire, en priant pour que cette fois-ci, le résultat soit positif. La perspective de se retrouver sous traitement le reste de ses jours ne lui fait absolument pas peur. Le simple fait d'imaginer qu'il pourrait exister une solution médicamenteuse à ses problèmes la plonge dans une sorte d'extase.
Bien sûr, à chaque fois, la sentence est la même, sa thyroïde a la régularité d'une horloge suisse. Le nutritionniste le lui annonce triomphant, sur l'air de "je vous l'avais bien dit". Et devant sa mine déconfite il achève d'enfoncer le clou, en lui expliquant qu'une thyroïde défaillante pourrait être à l'origine de deux trois kilos en trop, mais sûrement pas d'une véritable surcharge pondérale...