C'est lundi. Et le lundi c'est le jour du...
du...
GRAND CRI.
Ah, vous n'y échaperez pas. Et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas sur les magazines féminins que je vais hurler. Non, aujourd'hui, si j'ai envie de crier, c'est d'indignation et sur un sujet plutôt sérieux alors vous m'excuserez, mais je vais devoir laisser tomber ce ton si léger qui me caractérise.
La raison de ma colère ? Angelina Jolie.
Je vous arrête tout de suite, ce n'est pas parce qu'elle nous a volé Brad. En plus, faut-il vous le rappeler, personnellement je suis branchée Georges. Donc je lui laisse son blondinet lifté, - si, il est forcément lifté puisqu'il a 45 ans et qu'il n'a pas bougé depuis Légendes d'Automne, film commençant légèrement à dater je vous le rappelle.
Non, ce qui me rend chafouin, c'est la manifeste boulimie d'enfants dont Angelina fait preuve. Que les choses soient claires, si Lara Croft se contentait de pondre un bébé tous les six mois, quelque part, je m'en ficherais comme d'une guigne et surtout je ne prendrais pas la peine d'en parler ici, parce que chacun fait bien ce qui lui plait.
Le problème, c'est que ces enfants, elle les adopte. Jusque là, vous me direz, où est le souci ?
Et bien le souci, c'est qu'avec bien évidemment les meilleures intentions du monde - à savoir tenter à elle toute seule d'éradiquer la misère humaine - Angelina fait son marché dans les orphelinats du globe. Quand je dis "fait son marché", je sais, y'a des chances que ça choque. Sauf que lorsqu'on lit dans une dépêche AFP que le Vietnam a accéléré la procédure d'adoption de son dernier rejeton "parce qu'Angelina avait déjà choisi son petit garçon lors d'une précédente visite", et bien c'est tout ce qui me vient à l'esprit. Personnellement, je croyais que "choisir" son enfant, ce n'était pas possible. Sauf bien sûr pour Angelina, Madonna, ou la Laetitia de Johnny.
Franchement, je n'ai pas eu à passer par les fourches caudines - ça pète hein "les fourches caudines" ! - de l'administration pour adopter un enfant. Donc quelque part, je devrais juste me taire. Mais je crois savoir qu'à côté, les missions qu'on confie à Jack Bauer c'est rien. Je crois savoir qu'un couple lambda - comprendre par "couple lambda" un couple ne connaissant pas personnellement Bernadette - est interrogé des mois durant sur son équilibre psychologique et financier. Les futurs parents sont également sommés de donner des preuves tangibles de leur motivation et doivent ensuite attendre de recevoir THE agrément pour espérer être prévenus, mais ça pas avant des années, qu'un enfant les attend quelque part.
Alors je me dis que si j'étais ce couple lambda, je serais encore plus en colère que moi aujourd'hui. Je me dis aussi qu'il serait peut-être temps que quelqu'un se penche sur l'état psychique d'Angelina qui semble avoir besoin d'acquérir un nouvel enfant tous les six mois. Youhou, ce ne sont pas des sacs à main ma chérie.
Et puis aussi j'aimerais qu'on arrête de tout pardonner à ces Madonna et consort qui vont ouvertement à l'encontre des lois en adoptant des enfants qui parfois ont même encore des parents vivants. J'aimerais qu'on cesse de trouver leur démarche irréprochable sous prétexte que ces enfants seront forcément plus heureux avec de riches stars américaines que dans leur famille d'origine qui tout de même vit dans un pays sous développé et qui donc ne peut en aucun cas rivaliser, parce que c'est bien connu, quand on est pauvre, bref. Désolée, mais personnellement je me permets d'en douter.
Je me permets d'en douter parce que pour avoir connu de près quelques enfants adoptés, il faut des trésors de patience et d'amour de tous les instants pour qu'une relation se crée et que la greffe prenne. Et j'ai comme l'impression que ces chères jet-setteuses sont tout de même très occupées la plupart du temps. Par ailleurs, si le fait d'être le rejeton d'une célébrité interplanétaire garantissait le bonheur, ça se saurait.
Mais bon, qui sait, je me trompe peut-être et Angelina est après tout sûrement une maman formidable.
Il n'empêche que je suis interloquée que le statut de star suffise à adopter sans délai. Et consternée de lire ça et là que le dernier truc fashion c'est d'adopter un enfant. Je redoute le jour où l'on pourra lire que "le petit vietnamien est très tendance cet été mais qu'en revanche le Sénégalais est complètement out".
Bref, vraiment, tout ça me désole. Tellement que je n'ai même pas envie de crier. Juste de pleurer, comme ce petit garçon vietnamien lorsqu'il a été assailli de photographes venant capturer l'image du nouveau joujou d'Angelina.