Alors ce maillot Eres.
Vous avez été plusieurs à me demander s'il avait été d'enfer.
Comment vous dire...
Tout ça finalement c'est très relatif et tout dépend de quel côté on se place.
Je m'explique.
Sur la plage, il a été impeccable. Comme prévu, le côté fronci-fronça de la taille empire a fait son petit effet sur l'homme même si à la longue j'avais un peu l'impression d'avoir des fesses au niveau du décolleté. Mais assise, j'étais presque à l'aise, mon bourrelet bien tenu - hé ho, si j'ai envie de dire MON bourrelet et pas MES bourrelets, c'est ma liberté, hein - par un tissu ma foi de grande qualité, à la fois gainant tout en restant souple. Vive le luxe, j'ai envie de dire.
Et puis je me suis baignée. Ouais, je sais, c'est dingue, faut vraiment être une truffe pour faire un truc pareil alors qu'on est à la mer, on a pas idée.
Donc, je suis entrée dans l'eau, en toute confiance. Et j'ai nagé avec petite chérie, encore balbutiante en brasse.
C'était drôlement mignon. La bichette a bu le tiers de la mer Egée en dix minutes et en même temps, petit à petit, elle commençait à bien se débrouiller. Je me sentais bien, heureuse, à la fois mère et femme dans mon Eres. A côté, y'avait un vieux monsieur qui nous regardait toutes les deux l'air drôlement attendri, avec plein de cette fameuse gentillesse grecque dans les yeux.
Que je croyais.
En fait il était juste
a) intrigué
b) excité par cette drôle de bouée qui flottait au niveau de mon menton.
Mon sein droit.
Qui avait manifestement repris sa liberté depuis un bon moment quand je m'en suis aperçue. Enfin, quand l'homme venu nous rejoindre a été pris d'un fou rire de crétin à la vue de cette drôle d'amazone en maillot Eres et que j'ai alors constaté que j'étais un peu débraillée.
Euphémisme.
J'ai jeté un regard indigné au vieux cochon qui reluquait mon nichon depuis deux plombes et j'ai remballé le fuyard illico presto.
Deux minutes et trois brasses plus tard l'évadé en question s'était refait la malle. Suivi de près par son copain de gauche. Pas une once de personnalité, moi je dis.
Après avoir tenté à plusieurs reprises de cadenasser ces deux gros malins et au passage flanqué une baffe à l'homme hilare de me voir nager précédée de deux flotteurs limites phosphorescents vu qu'ils ne voient tout de même pas souvent la lumière du jour, j'ai renoncé et compris la leçon. En Eres, tu nages pas, tu te trempes délicatement dans l'eau. Et ensuite tu restes sur ta serviette ou plutôt ton transat parce que bon, faut pas déconner, on est une femme Eres ou on en est pas une.
Donc pour répondre à vos questions, oui mon maillot Eres a fait son petit effet. Surtout en Grèce ou le monokini n'est pas super pratiqué (= jamais, pas l'ombre d'un sein nu en trois semaines) et d'autant plus que niveau poitrine, mère nature - cette trainée - ne m'a pas vraiment oubliée.
Du coup dès le lendemain j'ai repris mon vieux nanard qui se trouve être un deux pièces alors que j'avais juré mes grands dieux que cette année ce serait no way. Rapport aux photos de l'année dernière dont je ne me suis pas encore remise.
M'enfin vu que dans les boutiques de cette petite île il n'y avait que des bikinis ficelles - encore plus no way, j'explique même pas pourquoi ça tombe sous le sens - je me suis résignée à rempiler en deux pièces avec culotte super haute toute usée au niveau de mon intimité.
Le point positif, c'est que mon ventre est légèrement doré et que ma foi, ça lui donnerait presque un air sympa. Le point négatif c'est qu'une fois encore je ne suis pas à la veille de regarder sereinement une photo de moi on the beach.
Mais après tout, on s'en fout non ?
Edit: Je sais, la photo n'a rien à voir avec ce texte. Mais tu ne pensais quand même pas que j'allais te montrer mes seins ? Si ? Et ben voilà, pour ta punition, un monastère. Et le ciel bleu qui va avec. Même pas photoshopé dis-donc. ça fait mal hein...