Aujourd'hui, je vais te donner une leçon de mode. Parce que tu le vaux bien et aussi parce qu'il y a un bon moment que je ne t'en ai pas proposé.
Cette leçon va porter sur un sujet extrèmement décalé et dont tu n'entendras pas parler ailleurs, crois-moi.
Les soldes.
Attends, ne t'en vas pas. Promis, je ne vais pas te bassiner avec des conseils à deux balles que tu trouveras absolument partout cette semaine...
Genre:
- Aller avant le jour J dans les magasins, identifier le ou les produits de tes rêves, noter la référence sur un calepin, vérifier s'il reste ta taille pour ne pas te ruer à l'aube pour rien.
- Te pointer en jupe the D-Day pour pouvoir enfiler les pantalons entre deux rayons et ne pas avoir à t'entasser dans les cabines collectives - un truc inventé pour humilier les grosses, j'en suis convaincue.
- Te chausser de baskets ou ballerines histoire de ne pas mourir des pieds.
- Prévoir un sac à main léger rapport au poids de dingue de tout ce que tu vas forcément acheter et qui ne t'ira pas neuf fois sur dix. De préférence en choisir un en bandoulière pour garder l'usage de tes deux mains: une pour attraper THE robe qui tue et l'autre pour en coller une à la garce qui forcément veut la même que toi.
Non je ne vais pas.
Te bassiner, je veux dire.
Pourquoi ?
Parce que moi les soldes, ça fait belle lurette que je ne les fais plus. Et que j'ai de l'éthique moi. Une éthique qui m'empêche de te donner des leçons sur un sujet que je ne maitrise pas. Bon ok, dans quelques semaines sortira un bouquin qui t'expliquera comment lutter contre tes peurs écrit par une hypcrondriaque notoire doublée d'une phobique pathologique. Mais c'est pas pareil. Pourquoi ? Si on te demande dis que tu ne sais pas.
Mais trève de digression, voilà pourquoi les soldes et moi ça fait trois.
Premièrement, le coup de tout noter avant sur mon calepin pour être à fond le jour même, je ne l'ai jamais fait. Ce n'est pas que je n'y ai pas pensé hein. Mais ça fait partie des choses que je VEUX faire sans jamais passer à l'acte. De toutes façons, d'une manière générale, je suis du genre à dresser minutieusement la liste des courses hebdomadaires, d'y passer une heure histoire d'être sûre de n'avoir rien oublié pour finalement partir en laissant consciencieusement la dite liste sur la table du salon. Quand au carnet chèrement acquis pour "noter tout ce qui me passe dans la tête en prévision du roman que j'écrirai un jour et qui fera ma fortune", il pourrit au fond de mon sac avec pour toute inscription un très inspiré "penser à acheter des tampons" griffonné un jour dans le metro après avoir une fois de plus réalisé que j'allais passer la journée à tirer sur mon pull rapport qu'à 36 ans je ne sais toujours pas anticiper mes règles. Tu vas me dire, j'eus mieux fait d'écrire "penser à racheter des capotes", au moins je ne serais pas en train de mettre des sous de côté pour nourrir une cinquième bouche.
Bref, perso, les soldes, je ne les anticipe pas plus que mes règles. En plus, tu me mets dans n'importe quelle boutique pendant cette période, je trouve le moyen de ressortir avec le seul article de la nouvelle collection. Que je paye bien sûr plein pot. A mon avis dans une autre vie j'étais une riche héritière, je ne vois que ça.
Reste que si tu ne fais pas LA taille moyenne de la Française lambda - à savoir du 40 - 42 et pas du 36 - 38 comme on voudrait nous le faire croire - un conseil, ne va pas te mettre en danger chez zara, h&m ou autre temple de la sape ce mercredi. Non parce que crois moi, dans ces enseignes, même dans un mois, du 44 et plus si affinités, il en restera. Bradé en plus. Avec possibilité d'essayer SEULE dans ta cabine, ce qui n'a pas de prix.
Bref, en fait ma leçon de mode c'est celle-ci: si t'es riche, franchement je ne vois pas l'intérêt d'aller te mêler au peuple suant et vitupérant avide d'une bonne affaire. Si tu es du genre big size, attends un peu, ton heure viendra. ça marche aussi avec les poids plume, je te jure, fin janvier dans les magasins tu trouves plus que du 46 et du 34. En fringues hein. Heu, en fait en chaussures aussi.
Ah et si tu es pauvre et que tu fais du 40, vis-ta vie j'ai envie de te dire. Mais n'oublie pas que dès mardi ces petits malins de commerçants vont remettre sur les portants les vieux nanards déjà ringards en 1988 et qu'aucune des pièces stars de l'hiver ne sera évidemment dégriffée. Ah, si, en fait dans le Elle ils te listent les bonnes affaires à faire. Genre des Louboutins à 800 euros au lieu de 950. Ou la veste Balenciaga à 1276 euros, une broutille vu qu'en vrai elle coûte la bagatelle de 1400 euros. Sérieux, si les journalistes de terrain du Elle n'étaient pas là pour nous faciliter la vie je me demande ce qu'on deviendrait. Comment qu'on saurait, hein, que chez Chanel y'a des affaires démentes à faire ?
Voilà ma petite chérie. Franchement, ce que je te conseille pour mercredi c'est d'aller au ciné, y'aura personne.
Surtout ne me remercie pas.