Hier soir, après la représentation, j'ai eu une révélation. Jouer une pièce de théâtre, c'est un peu comme les premières fois au lit avec un nouvel amoureux - ouais, je pourrais dire une amoureuse, mais je me place du côté de la fille, hétéro de surcroit, va savoir pourquoi. Il n'empêche que la métaphore que je m'apprête à filer - prépare-toi ça va être grand - marche aussi si tu es un homme qui aime les femmes, un homme qui aime les hommes ou encore une femme qui aime les femmes. Bon, voilà, la petite parenthèse sexuellement correcte est fermée, je reviens à mes moutons - qui peuvent tout à fait eux aussi s'identifier à ce qui suit, pas de panique, pas de coup de fil à Brigitte.
Donc disais-je c'est comme les débuts amoureux...
La première fois, t'es tellement ému, tellement content que ça arrive - surtout si comme moi tu as connu de longues traversées du désert qu'à ce niveau là le réchauffement de la planète prend toute sa signification et que l'oasis tu te demandes si elle existe encore - que tu fais surtout comme tu peux. A la fin, tu n'as évidemment pas joui, trop obsédée par l'autre et ce qu'il a pu ressentir. M'enfin c'est fait, pas forcément exactement comme tu en avais rêvé, mais tu sais que cette première fois, tu t'en souviendras toujours, rien que parce que c'était la first one.
La deuxième fois, tu te surprends toi même à être encore plus stressée. Alors que normalement, tu devrais pas, que tu te dis. Ben oui, c'est bien connu, le plus dûr c'est de se lancer, non ?
Non.
Le plus dur, c'est de recommencer. Avec la peur au ventre qu'on t'ait laissé une seconde chance sur un malentendu. Que les gens ils soient revenus mais que cette fois-ci ils ne te laisseront plus rien passer - oui, là, je parle de la pièce de théâtre, pas d'une partouze, du calme dans les rangs s'il vous plait. Du coup, t'es tendu comme un string, tu tentes de refaire pareil que la fois d'avant mais tu as l'impression que ça sonne faux, tu n'es pas dedans, t'as trop le trac, tu penses à ton ventre qui dépasse de ta culotte quand t'es assise - là, je suis à nouveau dans le registre sexuel, si tu suis pas tu peux aussi aller sur un autre blog, hein - tu te demandes si vraiment il aime ce qu'il voit et d'ailleurs, toi même tu t'interroges sur les raisons qui t'ont poussée à venir faire l'amour sur la scène, comme ça, devant des gens que tu ne connais pas - là on est en train de me perdre, je suis d'accord, je me laisse complètement emporter par ma métaphore, c'est dingue.
Et puis, la troisième fois, tu es zen. Complètement molle du genou. Déjà, il est revenu. Ben oui, le mec. Ou le public. Oh, et puis putain, on s'en fout, on parle d'amour, c'est tout, tu comprends ? Donc il est revenu. Pour la troisième fois. Ce qui signifie donc que peut-être tout de même, y'a un truc qui se passe, non ? Alors du coup, là, tu y vas trop à l'aise. Genre tu t'attardes un peu sur les tétons, tu fais durer le plaisir, tu tentes des trucs insensés que l'autre il reste scotché par tant d'aisance et de sensualité décomplexée. T'es légère, tout ce que tu essaies, ça marche. Franchement, tu es la coolitude incarnée, le dalaï lama il voudrait limite que tu lui donnes des cours particuliers. Et forcément, vu comment tes chakras ils sont ouverts que plus grand ce serait indécent, tu finis par le prendre.
Ton pied.
Et l'autre, en face, aussi. Oui, le public. Et le mec aussi. Tu m'épuises, à tout confondre, alors que tout est dans tout, merde !
Voilà, hier je crois que Stéphane il a vraiment pris son pied. En tous cas, moi, oui. Parce que même si je ne suis pas sur la scène, je dois bien l'avouer, je ne suis pas tout à fait une spectatrice comme les autres. Et hier, ben franchement, je lui ai trop bien mordillé les tétons. Au public. Pas à stéphane enfin ! J'oserais jamais, t'es folle. Oui, Stéphane aussi, on est d'accord.
Edit: Merci à Babou ma fée, Manu qu'est revenue, David qui a bravé le périph pour assister à la représentation, Marion en transit entre la Chine et Paris - vraiment flattée que tu prennes le temps de venir, vraiment - Poumok et son adorable sourire, Julie qui jouit des cheveux - deux fois en plus -, Didier que j'étais enchantée et Benoît aperçu rapidement à la fin mais dont les encouragements me touchent. Merci à mes petits - couchés à point d'heure du coup - et à l'homme venu même malade (et vous savez ce que c'est un homme malade...). Merci à mon pamplemousse, je crois bien qu'à la fin, il a applaudi.
Edit2: Merci aussi à tous les autres qui étaient là et merci d'avance à ceux et celles qui mettront des critiques sur Billetréduc, c'est ça qui fait venir les gens aussi...
Edit3: Si tu n'as rien compris à ce billet, c'est normal, moi non plus.