Allez, un petit "Elle et Lui" parce que ça fait longtemps qu'ils ne sont pas venus par ici se livrer une petite joute verbale. La scène se passe donc au lit, toujours pour les mêmes raisons à savoir que le carrelage de la cuisine c'est froid et qu'en plus, Elle étant légèrement enceinte - même si tout ceci est bien sûr fictif, toute ressemblance avec des personnages... bref -, les acrobaties sur la machine à laver, bof.
- Lui: Dis, on fera l'amour un de ces jours tu penses ?
- Elle (légèrement sur la défensive): Des réclamations ?
- Lui: Non, mais bon, je trouve que le temps de la fête du slip et des hormones en folie est un peu révolu...
- Elle: Et forcément, c'est entièrement de ma faute, c'est ça ?
- Lui: Ben je n'ai pas dit ça, mais le problème c'est que j'ai un peu peur de te faire mal, et puis le soir tu t'endors tout de suite.
- Elle: Heu... JE m'endors tout de suite ?
- Lui: Oh, ça va, UNE fois, je me suis endormi. Et c'était il y a longtemps.
- Elle: C'était il y a 9 jours très exactement. Mais compte-tenu des circonstances c'est comme si c'était hier.
- Lui: Roh, ça arrive à tout le monde d'avoir un coup de mou.
- Elle: Un coup de mou, oui. Mais là n'est pas le problème mon chéri. Tu me rappelles à QUEL moment EXACTEMENT tu t'es endormi ?
- Lui: Ben, tu sais, comme je me suis endormi... mes souvenirs snt un peu flous.
- Elle: Attends... On va formuler ça autrement. Tu me rappelles ce que tu étais EN TRAIN DE FAIRE au MOMENT où tu t'es endormi ?
- Lui (se rappelant soudain que la meilleure défense c'est l'attaque): Alors c'est ça ? Je paie ? Pour UNE fois où c'est arrivé ? Alors que je ne compte pas le nombre de soirs où tu m'as expliqué qu'il ne fallait pas que je te mette la pression et gnain gnain gnain ?
- Elle: Premièrement, ça n'est pas pareil. Et ne me demande pas pourquoi parce que la réponse est parce que. Deuxièmement, ce n'est pas pareil vu que je suis ENCEINTE et donc fragile. Et troisièmement, ce n'est pas pareil parce que JAMAIS je n'ai arrêté quelque chose que j'avais commencé DE MA PROPRE INITIATIVE, pour cause d'endormissement. Et pour ta gouverne c'est bien plus humiliant de se retrouver toute seule avec un mec qui ronfle après t'avoir chauffée à blanc que d'être repoussé GENTIMENT avant même d'avoir eu le temps de se faire un début de film.
- Lui: Mais j'étais vraiment crevé, ça n'a rien à voir avec toi, je t'assure. Tu pourrais comprendre, je travaille moi, en ce moment. Et puis regarde, là, tu vois, est-ce que j'ai l'air du mec qui va s'endormir ?
- Elle (souriante à l'extérieur, bouillonnante à l'intérieur): Alors, mon chéri, sache que je suis actuellement la seule personne dans ce lit à avoir le droit d'être fatiguée rapport que mon corps est en train de fabriquer un être humain qui a manifestement décidé de s'attaquer à chacun de mes organes vitaux avant d'évacuer les lieux. Et si ça, ce n'est pas "travailler", la définition de ce mot est totalement galvaudée. La différence avec toi c'est que moi ce n'est pas huit heures par jour que je turbine mais 24/24. Sans gagner un centime supplémentaire, en plus.
Puis, après un silence...
Elle, radoucie: Bon, allez, viens, je vais te la faire ta gâterie, je ne suis pas si mauvaise tu sais.
Lui, tout ragaillardi: C'est vrai ? Tu... tu n'es pas crevée, tu es sûre ?
Elle: Mmmm... Non en fait je crois que je vais dormir. C'était juste pour que tu saisisse la portée de l'expression "se faire ôter le pain de la bouche". Sauf que là bien sûr, il ne s'agit pas de pain... Mais tu l'auras compris mon amour., n'est-ce pas ?