Alors voilà qu'hier, mon fidèle compagnon, mon amant, comme l'homme
aime à l'appeler, m'a lachée. Mais bien, hein. Pas juste un petit caca
nerveux histoire de se faire remarquer ou de se rappeler à mon bon
souvenir - comme s'il en avait besoin, en plus -, non, un gros plantage
des familles, un grillage de circuit, une panne définitive, manquait
plus que la fumée et c'était bon.
Bref, la cata.
Ouais, je sais, y'a pire dans la vie que de perdre son PC. Sauf qu'en vrai, hier, "ça", c'était vraiment ce qu'il y avait de pire...
C'est aussi avec lui que j'ai téléchargé mes premiers fichiers illégaux, histoire de satisfaire mon addiction aux mâles médecins d'Hollywood, je veux évidemment parler de Derek et Greg House. Entre autres.
C'est avec lui, surtout, que je continue à écrire sur ces pages soir et matin, à stocker les photos qui illustrent mes post ou celles de mes bambins, amis, amour. C'est sur son disque dur que se trouvait les manuscrits de mes livres et les ébauches d'autres projets encore embryonnaires.
Oui, sur ce bon vieux pinpin, il y avait une partie de ma vie. Et lorsque j'ai cru avoir perdu toutes les données qu'il renfermait, en plus de devoir dire adieu à sa carcasse poussiéreuse et à son clavier renfermant des échantillons de mes derniers goûters, j'ai eu le coeur serré (ok, en vrai j'étais au bord du nervous breakdown).
Et puis je me suis rappelée que j'avais un homme merveilleux.
Qui au lieu de m'offrir une machine à pain ou autre ustensile ménager pour la fête des mères, avait pris l'initiative, lui l'ignare et inculte en informatique, le oui-oui du software, de m'acheter un disque dur externe, rose de surcroit, afin de sauvergarder cette partie de ma vie, justement.
Chose que je n'avais JAMAIS faite depuis trois ans et que j'avais effectuée un peu de mauvaise grâce, pour le remercier de son présent.
Voilà, hier après-midi je suis donc allée à la FNAC et j'ai vidé mon CODEVI nouvellement appelé livret de développement durable - tu parles ! - pour remplacer ce vieil amant fatigué. J'ai immédiatement ramené "junior" à la maison et je l'ai rempli de la mémoire de l'autre, pleurant presque de joie en retrouvant une à une toutes ces images, chansons, lettres et autres que je pensais perdues.
Je sais, ça fait capricieuse, de se précipiter dans le premier magasin venu pour faire un achat pareil, tout ça parce qu'on ne peut pas rester deux jours sans sa came.
Je sais.
En même temps, voilà, je ne fume plus, je ne bois plus, je ne prends pas de calmants, mais je le reconnais, je suis une addict du PC, une blogdroguée. Et comme je suis une femme libérée - oui mon amour, ne t'en déplaise - et que je travaille notamment pour être en mesure de faire les caprices que je veux sans être redevable de quoi que ce soit, et bien j'assume. Totalement.
Quoi qu'il en soit, la morale de l'histoire c'est qu'il faut parfois sauvegarder ce qui nous est cher, parce que lorsque ça grille, ça ne prévient pas. Mais alors pas une seconde, hein.
Edit: Ce matin je vais à la rencontre de ma pimprenelle pour la dernière fois. Dernière écho, déjà. Et toujours ce pincement au coeur à l'idée de la voir, toujours cette petite peur tapie que tout n'aille pas pour le mieux. Je reviens plus tard pour des nouvelles...