Ouah, demain on sera en juillet. Et j'entamerai donc mon neuvième mois de grossesse. Ce qui signifie donc que d'ici une semaine en gros, je pourrais accoucher à tout moment. Tu sais quoi ? A la fois je suis heureuse, rapport que tout de même niveau autonomie de la vessie, on est proche du pathologique, sans parler de tout le reste, et à la fois je suis un peu triste, parce que voilà, cette fois ci, ce sera vraiment fini, on fermera la porte, on jettera la clé et le mode d'emploi. Et je ne serai plus deux à marcher dans la rue, à boire mon thé le matin, à me réveiller en pleine nuit à cause du pipi et aussi des vagues dans mon ventre, à écouter de la musique, à prendre mon bain, et j'en passe. Je ne serai plus deux mais nous serons cinq et c'est évidemment tout ce qui compte. Mais pour le temps qu'il me reste, je savoure cette sensation unique d'être "pleine"... de vie.
Allez, pour la peine, un petit top five.
1 - Nadine Morano, la plus futée et surtout la plus élégante du groupe des sept - si, tu sais, les ministres préférés de Sarko, les Jedi, quoi, qui rencontrent Nicolas tous les jeudi, normal pour des Jedi, hin hin hin - qui a sorti cette connerie plus grosse qu'elle pour appuyer sa position en faveur des mères porteuses: ""Si demain, ma nièce ou ma fille avaient un problème de stérilité avéré et qu'elles me demandaient de porter leur enfant, franchement je le ferais". Sauf que bon, ma chérie, premièrement le projet de loi du Sénat sur le sujet précise qu'il ne faut pas de lien de filiation entre la mère porteuse et la mère stérile - parce que genre ça pourrait peut-être créer une sorte de confusion pour l'enfant que sa grand-mère ait été également sa mère - et deuxièmement les mères porteuses le font rarement pour la beauté du geste mais en grande majorité pour l'argent. Alors ce genre de remarque, ma Nadine, tu les gardes pour les conversations du dimanche après quelques verres. Parce que tu vois, t'es ministre, ou presque. Et de ce statut on attend des positions un peu plus construites et d'un niveau légèrement plus élevé. Après, bien sûr qu'en tant que mère on est sûrement nombreuses à se dire qu'on serait prêtes à tout pour aider notre fille. M'enfin, ce n'est pas la question. Quand aux mères porteuses, bien que n'étant pas sûre de savoir qu'en penser, l'idée de louer son utérus me choque quelque peu. D'autant qu'encore une fois, ce sont des femmes démunies qui s'y colleront...
2 - L'assistante sociale qui n'écoutant que son courage et son sens moral n'a rien trouvé de mieux que de dénoncer à la police un sans papier se trouvant être le demi-frère d'une femme qu'elle avait en charge. Si les assistantes sociales se mettent à la délation, on n'est pas rendus. Enfin, si, y'en a qui vont être assez rapidement rendus... au Zimbabwe ou dans tout autre pays aux conditions démocratiques, sanitaires et économiques florissantes.
3 - Christophe. Le chanteur. Qui sort un nouvel album. Et qui figure au panthéon de mes idoles. Tu peux te moquer, je m'en moque. Moi "Les mots bleus, ça me fait mouiller ma culotte. De même que Senorita, Comme un interdit, Petite fille du soleil et compagnie. Je l'ai vu une fois chanter avec Bashung à l'Elysée Montmartre, les "mots bleus" justement, et cela restera en moi, for ever. Alors forcément, je vais aller acheter son dernier opus...
4 - Ma copine Zaz qui a acheté deux places pour Julien Doré au café de la danse. Même que quitte à perdre les eaux mardi soir en plein concert je vais m'y trainer. Et que y'a des chances pour qu'ensuite je vous raconte...
5 - Suzanne la pleureuse. D'Alona Kimhi. Une histoire qui se passe à Tel Aviv. Il y est question d'une vieille petite fille qui refuse de grandir. Suzanne est un peu beaucoup barrée, mais ce qui est bien c'est que sa mère l'est encore plus, sans parler des amis de cette dernière. Et puis arrive un cousin très éloigné, Naor, beau et filou comme on les aime, et Suzanne va peu à peu faire l'expérience de l'amour. Sauf que rien n'est facile quand on a décidé depuis des années de détester son corps et tout ce qui se rapporte au charnel... Bref j'en parle mal mais c'est un peu étrange comme tout ce qu'écrit cet auteur, souvent grave et pourtant d'une drôlerie incroyable. Même qu'on pleure aussi.