Ce matin j'ai mal à ma gauche. Je n'ai jamais caché une préférence pour Royal, tout simplement parce que l'alliance derrière Martine Aubry de personnages aussi différents que Jack Lang, Lionel Jospin, Laurent Fabius ou Benoit Hamon me semblait un poil artificielle.
Et puis quand une motion arrive en tête, qu'une candidate fait 42% au premier tour d'une élection qui n'aurait même pas dû avoir lieu si le premier secrétaire sortant s'en était tenu à ses déclarations et qu'au final cette même candidate se trouve déclarée perdante pour 42 voix, j'ai l'impression d'assister en direct à une farce de la démocratie.
Pendant ce temps, l'UMP rigole. Pendant ce temps, des Français perdent leur travail. Pendant ce temps, les enseignants manifestent pour sauver l'école. Pendant ce temps le dimanche ne sera bientôt qu'un jour comme les autres. Pendant ce temps, la retraite à 70 ans devient possible. Pendant ce temps la justice est malmenée par une fashionista bagouzée.
Pendant ce temps, on aurait besoin de la gauche. Au lieu de quoi on a un parti archaïque aux méthodes staliniennes. Avec un ancien candidat pas fichu de passer le premier tour en 2002 qui s'est récemment permis de faire un parralèle entre Royal et Marcel Déat, socialiste s'étant distingué en collaborant avec les nazis.
Classe, Lionel.
Oui, ce matin j'ai bien mal à ma gauche. Et je suis pour la première fois de ma vie électorale pas bien sûre de vouloir voter à nouveau pour ce qui était jusque là ma "famille" politique.
Edit: Je ne suis pas une passionaria de Ségolène. Mais là, pour moi, Martine Aubry est aussi légitime que Bush en Floride en 2000.