Au départ, il y a un sac de plage de parents parfaits. Avec la couche, le biberon d'eau, les livres de chacun - qui ne seront pas ouverts - les serviettes sèches et pliées, le paquet de cigarettes planqué mais accompagné de son fidèle briquet, des lingettes pour essuyer les mimines de bibiche quand celle-ci voudra peut-être boire un peu de son eau. Sans oublier ses lunettes de soleil (qui serviront essentiellement à l'occuper jusqu'au hurlement réglementaire avertissant que ça y'est elle s'est pincée le doigt dans la branche), les douze crèmes solaires ou une seule c'est selon les années, le paquet de canistrelli - je suis en train de me transformer en canistrelli géant - et le téléphone dont certaines touches sont d'ores et déjà condamnées, merci le sable.
Bref, au départ, il y a un sac parfait et des enfants qui ne le sont pas moins.
A l'arrivée, il y a ça.
A croire que les pompiers de la plage l'ont fait péter dans un caisson histoire de vérifier que c'était pas un colis piégé.
Quand au bébé parfait - alias le caisson du pompier si tu m'as suivie - il a subi lui aussi une transformation quasi-immédiate et n'est pas plus appétissant qu'un brugnon entammé que tu aurais laissé tomber par inadvertance dans le sable.
Et en plus c'est content de soi, ces bestioles. Voire que ça en redemande. Du sable.
Ne parlons pas de ton paquet de cigarettes écrasées voire balancées à la baille, - par contre pour ce qui est des mégots vintage 2006 ça va merci, d'autant que le machin s'est réincarné en Nicolas Hulot, j'adore - de ton bouquin sacrifié - ça occupe Helmut cinq minutes de le déchiqueter, c'est toujours ça de pris - des canistrelli qui n'ont jamais été si... croustillants et des serviettes qui sont mouillées, froides et ensablées au bout de trente minutes de playa. Non mais vivement l'école et la nounou, quoi.
Je pose la question: comment font ces familles qui arrivent avec le sac et les enfants parfaits et qui repartent, à 19h, dans le même état ? Tout ça en deux temps trois mouvements, alors que bibi bien sûr, met environ la demi-journée à préparer la smala - au moins on évite les heures les plus chaudes - et tout autant à tout rappatrier dans le cabas qui à 19h n'est plus qu'un immense prop'sac bon à coller à la benne ?Ces mères idéales sont-elles les mêmes qui prévoient toujours la date de leurs règles, qui font des chignons avec leur crayon, qui bricolent un repas équilibré en moins de deux avec un fond de placard ou qui ne ruinent jamais ni un collant, ni un vernis ?
Allez, à part ça en effet, finalement cet exode un peu tardif a du bon, j'avoue...
Edit: la connexion que je pirate allégrement au péril de mon intégrité physique est de moins en moins fiable. Ce qui explique le peu de réponses aux commentaires. Mais je vous lis !