Dans trois jours j'ai mon rendez-vous avec le docteur Z. Et bien évidemment, je suis un peu à l'arrache sur les exercices que j'étais censée faire ces deux dernières semaines.
Enfin, je suis à l'arrache pour ce qui s'agit de noter mes impressions. Parce que sinon, je suis comme qui dirait la madame Jourdain du Zermatage. Pour rappel, je devais expérimenter grosse faim, moyenne faim et petite faim et en tirer mes conclusions. Dans les faits, sans vraiment le faire exprès, j'ai été amenée au fil des jours à connaître les trois situations. Un jour, une grosse faim suite à un petit déjeuner expédié et un repas de midi pris à 16h, merci l'urgence de l'info qui n'attend pas. Un autre jour, une moyenne faim (repas de midi pris à 14h) et enfin, une petite faim (une collation deux heures après un déj léger).
Personne ne sera surpris, en rapport qualité/prix, la moyenne faim a été la plus satisfaisante. J'entends par là que les désagréments d'une faim moyenne sont assez supportables (ventre qui gargouille et légère faiblesse) et que le plaisir du repas est réel. La satiété arrive assez rapidement et les signes de la faim disparaissent dans la foulée.
La grosse faim en revanche est plus compliquée à gérer. Déjà, personnellement, au bout d'un moment c'est vertiges et compagnie, envie de vomir et difficulté pour se concentrer. Qu'on se le dise, j'aurais tenu une demi-journée dans le maquis et n'ai aucun avenir d'activiste gréviste de la faim. Surtout, lorsque je me mets à table, je ne sais plus trop de quoi j'ai envie, je mange par nécessité plus que par plaisir et n'arrive pas trop à me sentir rassasiée. Quant à cette impression de faiblesse, elle persiste longtemps après le repas, comme si mon corps n'arrivait pas trop à relancer la machine.
La petite faim, j'avoue avoir un peu de mal à la reconnaître, donc j'ai fait comme le docteur m'avait dit, à savoir que j'ai mangé à midi, correctement, et que j'ai pris un dessert deux heures après. Mouais, bof, pas très concluant, disons que je n'ai apprécié que très modérément la tarte au citron en question, trop habituée depuis un mois maintenant à ne m'autoriser ce type de plaisir que le ventre vide et criant famine.
Je ne sais pas si ces enseignements vont dans le bon sens, j'imagine que si puisqu'à mon avis, en alimentation comme en tout, la modération a du bon. En gros, attendre la faim, oui, s'affamer, non.
Par contre, les exercices de respiration new age avant les repas, là, c'est l'échec sur toute la ligne, je ne trouve jamais le temps. Il faut dire qu'Helmut mange juste avant nous, qu'ensuite il faut l'empêcher d'enchainer sur le diner du reste de la famille, qu'après avoir demandé douze fois aux grands de mettre le couvert il faut finalement s'y coller et tout ça entre 19h45 - heure de mon arrivée - et 20h17 environ.
Bref, la relaxation je n'ai pas trouvé le moyen de la caser. En plus, va fermer les yeux pour suivre le trajet de ta respiration quand tu es l'heureuse propriétaire d'une enfant de quatorze mois bien décidée à profiter du moindre instant d'inattention parentale pour a) filer dans les escaliers qu'elle sait monter mais dont elle maitrise relativement mal la descente, b) refaire l'electricité du salon, c) mettre le couvert à la place de ses ainés, d) manger la solution hydro-alcoolique censée nous protéger de la grippe A, e) rebooter la free-box.
Voilà, depuis que j'ai commencé cette thérapie, j'ai perdu un peu plus de quatre kilos tout en mangeant un croissant le matin et un dessert à midi. Mieux, samedi soir à une soirée, je n'ai eu aucune pulsion sur les amandes grillées et suis arrivée à ne boulotter que deux gougères - alors que les gougères de ma copine Chloé tuent leur mémé. Encore mieux - si si c'est possible - je suis repartie sans avoir goûté aux desserts ni fait un sort aux pistaches.
Ok, en ce qui concerne le champagne j'ai un peu dérapé.
Parfois, le mercredi après-midi, j'ai des envies. Parfois, le samedi aussi. Je sens que rien n'est gagné, que la sérénité n'est qu'à moitié installée dans mon assiette. Mais disons que je me sens sur la bonne voie. Pour l'instant.
Edit: Rien à voir mais le bébé de NEP - alias Nulle en pseudos - est né jeudi. C'est étrange parce qu'on ne se connait pas en vrai, mais je suis sincèrement, vraiment sincèrement heureuse pour toi, dear dear NEP. Le plus beau ? Pour la prochaine saison de la NS, tu vas pouvoir boire des bières avec nous ;-) Welcome on board, little Dou...