C'est le buzz du moment, j'imagine que ça ne vous aura pas échappé. Marianne James a tout enlevé, haut et bas pour Gala.
Et depuis deux jours, plusieurs personnes m'ont demandé si j'allais en parler.
Ben bien sûr, parce que je suis du genre prévisible comme fille et que tout de même, ça tombe pile à poil dans ma part de marché, non ?
Problème, toutefois.
Je ne sais pas trop quoi en penser.
Si. Je sais, on peut être étonné, j'ai en général un avis sur tout, même et surtout quand on ne me l'a pas demandé.
Mais là, gros gros gros moment de doute.
Déjà, moi, au départ, je l'aime plutôt bien Marianne James. En tous cas à la Nouvelle Star. Le souci, c'est que la caricature du "fat is beautifoule", ça me fatigue un peu. J'ai du mal avec les gens qui finissent par se réduire à une facette de leur personnalité. Marianne James, désormais, comme Beth Ditto, son métier, c'est Fat-Pride. Grosse, quoi.
Alors qu'au départ, elle était chanteuse comique, castafiore ou juré déjanté.
Désormais, elle est designeuse chez La Redoute pour Taillissime. Au passage, comme elle n'est pas langue de bois, elle a avoué je ne sais plus où que c'était bien mieux payé qu'actrice ou chanteuse. C'est un de ses côtés que j'aime bien, ça, elle est cash.
Bref, maintenant, elle nous la joue Demi Moore sans le baby-bump et nous montre qu'on peut être grosse, avoir près de 50 ans et poser à poil dans Gala.
Moi je dis pourquoi pas.
Bon, j'aimerais bien peser 100 kilos et avoir des jambes de douze mètres n'ayant rien à envier aux tops de chez Chanel, soit-dit en passant. Idem pour la cellulite, Marianne James est un cas à part, manifestement, elle a été totalement épargnée. Mais après tout, là aussi, pourquoi que n'y aurait-il que les minces qui auraient droit à Photoshop, hein ? T'as raison Marianne, merde, après tout. L'égalité ça commence là, finalement.
En revanche.
En revaaaaaaaaaaaanche
En revanche, quoi.
La question, c'est: est-ce que ça sert la diversité, ce genre d'acte de bravoure, ou est-ce que c'est juste un bon coup de pub ? Toujours la même interrogation, finalement, est-ce que les Marianne James, Beth Ditto et plus récemment Big Beauty sont des arbres cachant la forêt qu'il est facile de brandir une fois l'an histoire de s'affranchir le reste de l'année de la nécessité de montrer des grosses, ou est-ce que réellement, il y a une amorce de changement ? J'ai l'impression qu'on en a déjà beaucoup parlé et que si ça se trouve, on n'a pas grand chose de plus à en dire. Enfin moi, je crois que je n'ai pas vraiment d'eau à apporter au moulin de la connaissance.
Ah, si, une dernière chose. L'interview est pas mal, c'est du Marianne James, à prendre ou à laisser. Si ce n'est que j'ai un peu du mal avec une ou deux réponses dans lesquelles elle explique en gros que les grosses = joie de vivre alors que les minces = pisse vinaigre.
Je dis stoooooooop.
Personnellement, et j'en parlais récemment avec une amie, mon sens de l'autodérision me sauve en effet de pas mal de situations humiliantes. Il n'empêche que les grosses à mon avis, pleurent plus souvent que leurs copines en taille 38 et sont évidemment souvent aigries, elles aussi. Arrêtons avec ces clichés à deux balles selon lesquels en gras, heu, en gros, les rondes seraient de bonnes baiseuses trop fun pendant que les bien gaulées seraient rêches au toucher et frigides de la vie. Ce n'est évidemment pas vrai, ce qui rend baisable c'est d'être un peu en paix avec soi même, ça fait très Lao Tseu et feng-shui mes fesses de le dire, mais parfois, le feng-shui mes fesses c'est du bon sens.
Et ça, le fait d'avoir baissé les armes, je suis en train d'apprendre que ça n'a pas vraiment à voir avec le poids sur la balance.