Chose promise chose due, voici les quelques conseils glanés lors de ma dernière entrevue avec le docteur Zermati, à trois jours de Noël et des agapes en tous genre qui se profilent.
Attention, je dis "conseils" mais ne vous attendez pas à des solutions toutes faites, ou trucs magiques pour "réveillonner sans grossir" ou même "perdre trois kilos avant les fêtes". Vous l'aurez compris, ce n'est pas le genre de la maison, encore moins du docteur Z.
Il n'empêche que lundi, donc, alors que je faisais le point - après un mois sans rendez-vous, merci les impondérables qui m'ont obligée à annuler par deux fois - sur ma food-way-of-life, j'ai confié à Mr Z. mon appréhension en cette fin d'année, synonyme de gavage.
- Comment vais-je faire pour m'arrêter quand je n'aurai plus faim ? Chez moi, en temps normal, ça va, j'y arrive à peu près, je quitte la table quand je sens que j'ai eu mon compte et personne ne me pose de questions. Mais dans un contexte plus festif, ça me semble impossible.
- En effet, ça l'est. Impossible. Personne ne respecte sa faim dans ce genre d'occasions. Vous, pas plus qu'une autre, soyez-en certaine. Il faut être réaliste, la plupart du temps, lors d'une soirée de réveillon, on est rassasié à la fin de l'apéritif. Personne n'a encore faim au moment de la dinde, après avoir ingurgité foie gras, saumon et huitres. Et pourtant, personne en général ne quitte la table avant la fin. Et je ne vous le conseille pas, vous finiriez par ne plus être invitée nulle part !
- Oui mais alors ça signifie que je vais donc grossir ?
- Absolument. Comme la majorité des invités. Tout le monde prend un ou deux kilos à cette période de l'année.
- Sauf que moi j'en prends facile le double et que, devinez quoi, j'ai une certaine tendance à les faire fructifier. Si la bourse était aussi sûre que mes prises de poids de fin d'année, Lehmann Brothers serait encore des nôtres.
- Pas cette année, vous verrez.
- A moins de sauter dans l'espace temps et de faire l'impasse sur la semaine à venir, je ne vois pas comment.
- Comment ? Tout simplement en faisant confiance à la ré-gu-la-tion. A savoir que les jours qui suivront le réveillon, vous écouterez votre faim et sans même vous en rendre compte vous mangerez moins, pour compenser le trop plein. Mais attention, ça ne se fera pas sur une journée comme c'est le cas chez les bébés qui peuvent sauter sans problème le repas du soir pour cause de goûter trop copieux. Plus on vieillit, plus la régulation prend du temps. Par conséquent, pas de pesée le lendemain de noël, à moins d'être maso. Attendez une semaine et vous verrez, tout ira pour le mieux.
- Donc je mange ce que je veux, je ne me culpabilise pas et même pas je vais grossir ?
- En gros ... oui.
- Mais quand même, vous n'avez pas deux trois trucs qui pourraient m'aider à limiter la casse, du style la cuiller d'huile avant le repas ou la pomme à 17h pour arriver sans avoir faim et donc éviter de me jeter sur ce qui passe ?
- Alors là, typiquement le genre de chose à ne pas faire. Quand on s'apprête à aller manger ses plats préférés, c'est absurde d'arriver en n'ayant pas faim, puisque je vous le rappelle, on ne grossit pas quand on a faim. Donc on évite l'en-cas juste avant. Après, il peut être utile d'avoir une idée du menu. Histoire de ne pas se lâcher sur le foie gras comme si c'était le seul met de la soirée alors qu'il n'est qu'un apéritif. Le mieux est en effet de faire en sorte de faire durer sa faim le plus longtemps possible, c'est le principe de la fameuse phrase: "je garde une petite place pour le dessert".
- Donc en gros, vos deux recommandations sont: 1) avoir faim, 2) s'informer du programme histoire de faire durer sa faim le plus longtemps ?
- Vous oubliez le 3)
- Qui est ?
- Prendre du plaisir et manger sans mauvaise conscience. Parce qu'on sait que ce qui est pris aujourd'hui se perdra par la suite.
- Amen.
Bon, ok, ce dialogue est un poil remanié, mais les trois conseils sont authentiques. Et c'est forte de mes 8 kilos en moins en trois mois et demi de zermatage que je vous assure d'une chose, il semblerait que ce soit la bonne parole. J'ajoute qu'il y a un 4), qui consiste à mettre encore plus l'accent sur la dégustation pendant ces fêtes de Noël. Prendre le temps de savourer les premières bouchées, se concentrer sur les saveurs, jouer à comparer deux saumons fumés, deux foie gras ou deux huitres. Appréhender le repas comme une expérience gustative et non comme une orgie culpabilisante.
Personnellement, je trouve le programme plutôt... appétissant.
Non ?
Sur ce, je vous souhaite de merveilleuses et goûteuses fêtes...
Edit: Cette séance a été riche à plus d'un titre, je vous raconterai le reste dans un prochain billet, l'heure est aux vacances...
Edit2: Hier on parlait des films "de Noël", "La Bûche" fait partie de mes "classiques", pas un chef d'oeuvre, pas de quoi faire grimper aux rideaux les gars du Masque et la plume, mais assurément, un film de Noël...