"En fait Caro, je voulais te poser une question. Tu étais ronde, avant ?", m'a demandé hier une personne avec qui je bosse depuis peu sur un projet (suite de ce machin si important dont je ne pouvais pas parler et dont je ne peux toujours pas d'ailleurs mais bref, ça suit son chemin).
En face, ma copine Lud, qui ne me connait pas non plus depuis très longtemps mais assez pour savoir qu'en effet, avant - et ce dans un passé assez proche - je n'étais pas vraiment mince, m'a lancé amusée: "C'est bon ça, non ?"
Bon... oui, on va pas se raconter des salades, hein. Déstabilisant aussi. Parce qu'autant être claire, je suis toujours ronde. Dans ma tête, pour commencer. Sur la balance aussi, beaucoup moins qu'il fut un temps, certes, mais pour n'importe quel Dukon, j'ai encore une dizaine de kilos "en trop".
Mais manifestement, pour cette personne - qui est immédiatement devenue ma meilleure amie pour la vie -, je suis tout simplement à ranger dans la catégorie passe partout, ni mince ni grosse, en tous cas pas assez pour justifier le titre de mon blog (c'est ce dernier qui a suscité son interrogation).
Pourquoi je raconte ça, outre le fait que j'ai un besoin certain de m'en vanter ? Parce que ça m'a fait prendre conscience que parfois, on a besoin que la vérité vienne de l'extérieur. De quelqu'un de pas impliqué, qui vous verrait pour la première fois et qui vous décrirait sans le poids (ha ! ha !) du passé, sans être influencé par un quelconque souvenir de vous AVANT. Parce que si je suis sincèrement persuadée d'être encore bien gironde malgré l'évidence de ma nouvelle taille 42, je suis également assez certaine que dans les yeux de mes proches, je le reste aussi. Comme ces derniers sont pour moi ce qu'ils sont à l'instant présent mais aussi ce que j'ai intégré qu'ils sont depuis que je les connais.
Ok, je vous perds, là, désolée, j'ai bouffé un Jean-Claude Van Damme au petit déjeuner et depuis, je le digère pas.
Non, sérieusement, en fait, je n'ai pas trop de message à faire passer, si ce n'est que oui, en six mois, j'ai changé. D'enveloppe. Et comme me l'a souvent suggéré docteur Z., ça n'a pas révolutionné ma vie. Je ne suis pas plus ou moins heureuse, pas plus ou moins aimée.
Après, je ne vais pas mentir, je n'ai pas mais alors pas du tout envie de reprendre mes kilos. Pourquoi, si je ne suis pas plus heureuse ? Pour toutes les raisons énoncées ici. Et aussi parce que jamais auparavant je n'aurais acheté une robe bustier à gros pois blancs. Ce qui est peut-être une mauvaise raison. D'autant qu'en passant, le churros, la voyant, n'a rien trouvé de mieux à dire que: "si, c'est joli, mais pourquoi tu la mets avec un t-shirt ?".
Ce que je n'aurais pas forcément mal pris si j'avais en effet décidé de mettre un t-shirt. Sauf qu'en l'occurence, c'est la robe qui est faite comme ça, en trompe l'oeil, on va dire.
Repasse au deuxième tour mon chéri, pour ta gâterie.
Mais revenons à nos moutons.
Je sais aussi pertinemment que ma terreur de regrossir est en soi une menace de reprise de poids. Cela dit, mine de rien, mine de crayon, j'ai l'impression de naviguer un peu moins à vue, d'être dans un rapport à la nourriture plus simple, dépassionné, disons.
Je me surprends encore parfois, les jours de grosse fatigue, à engloutir le contenu de mon assiette comme si une armada d'affamés étaient à deux doigts de me la voler. Quand je réalise que j'ai à peine gouté à ce que j'ai empiffré et que mon repas tient plus du remplissage que de la dégustation, j'arrive en revanche plus qu'avant à ralentir le processus. Et si je n'y parviens pas, je me dis simplement que j'attendrai que la faim soit réelle pour manger à nouveau.
Régulièrement, je fais un truc que je m'interdisais avant: m'acheter un super gâteau, part de flan ou mille-feuille, mes deux hits à moi. Ce jour là, le mercredi en général, je ne mange quasi rien à midi, pour me le savourer, mon péché.
Je continue à manger mon pain au chocolat sur le trajet du boulot, je continue à croquer mes deux carrés de milka après chaque repas. Et fait incroyable, j'ai en permanence une tablette dudit milka dans mon bureau, une tablette qui me dure en moyenne une dizaine de jours, voire plus. Jamais jusque là, je ne suis tombée dedans au point de lui faire un sort en trois minutes.
Voilà, c'était un billet totalement décousu, écrit parce que ça fait plus d'un mois que je n'ai pas vu Zermati. Un rendez-vous annulé, des jours de congés, et puis je ne sais pas, l'envie de prendre mon téléphone n'est pas assez forte. Probablement la tentation de faire une pause, de voir ce qui va se passer si je continue en cavalier seul, un peu de paresse, un come back en fanfare aussi de la velléitaire qui sommeille en moi.
Je vous tiens au courant bien sûr, de la suite des événements...
Edit: Au cas où la robe de betty boop ferait des émules, elle vient de chez Naf Naf.