Je suis donc revenue et croyez moi ce n'était pas gagné, je vous raconterai, ça m'a inspiré un minute par minute cette histoire, comme quoi les sujets d'angoisses sont aussi sources de créativité. De là à dire qu'on ne peut être qu'artiste que si l'on est maudit, figurez-vous que ça me traverse l'esprit. Je sais, j'ai parfois des pensées incroyablement originales.
Bref, en vrac et pas dans l'ordre, quelques réflexions qui me sont venues, en dehors du sujet du bac 1988 sur ce qu'est l'art et dans quel état gère.
- Il a neigé à Segovie bien que je m'y sois formellement opposée. Surtout dans mes sabots. Que je n'ai donc pas mis.
- D'après deux végétariens rencontrés lors de ce périple, il est assez compliqué de ne pas être carnivore en Espagne. D'après eux, quel que soit le plat que tu commandes, on t'amène ce que tu as demandé, recouvert de jamon. Et si tu t'en étonnes, on te regarde ébahi, parce que le jamon, quand même, c'est différent, quoi. En gros, ils le comptent dans leurs 5 fruits et légumes par jour. J'aime les espagnols.
- Dans les hôtels espagnols, non seulement tu as le kit habituel qui rend le churros aussi hystéro qu'une nana à l'ouverture d'un H&M blindé de créations Sonia Rykiel, mais en plus, et ça c'est VRAIMENT appréciable, un kit dentaire, à savoir la brosse à dents (que j'oublie une fois sur deux et trois jours à se laver les chagnes au doigt c'est moyen hygiénique) et le mini dentifrice (que là, j'oublie carrément systématiquement, ça doit vouloir dire un truc). Parfois aussi il y a une petite bouteille d'eau de cologne.
- Les Espagnols ont un sens étrange des proportions. Une paella pour deux peut nourrir une famille de quatre enfants pendant un mois, par exemple. Ne parlons pas des vases de bière ou des bols de gin tonic. Que dire de la pinte de manzana servie après deux ou trois vases de cervezas ? Rien, on ne dit RIEN.
- Un des trucs que je préfère au monde et qu'on ne trouve qu'en Espagne c'est le tinto de verrano. Un mélange de vin et j'imagine de limonade. Ok, frappez-moi, les puristes de l'oenologie, mais juré ça te transporte direct sur la plage par 40° à l'ombre même quand il NEIGE en mai.
- j'ai déjà dit qu'il a neigé à Madrid ? Non parce que figurez vous qu'il a neigé. Si.
- En Espagne tu peux encore fumer dans les restos et les bars. Au début je suis quand même sortie dans la rue parce que j'étais gênée pour les autres. A la fin, j'en ai allumé une dans le seul endroit où c'était interdit.
- Ségovie est une ville magnifique (merci Estel pour tes conseils) où quand même en vitrine des restos, tu as des bébés-porcs morts qui n'attendent qu'une chose, qu'on les mange. C'est la spécialité, j'aurais voulu en prendre en photo mais c'était après deux vases de bibita. Donc j'ai oublié.
- Les balcons sont tous en fer forgé et sans savoir pourquoi, j'aime ça.
- Il y a aussi un aqueduc incroyable qu'on dirait de la dentelle qui traverse la ville. Même que parait-il que c'est le diable qui l'a construit pour une femme qui lui aurait vendu son âme en échange d'un aqueduc qu'il bâtirait en une nuit. La pêcheresse s'étant repentie avant la fin de la nuit et ayant supplié Dieu de l'aider, ce dernier a fait lever le jour plus tôt que prévu et le diable n'a donc pas pu mettre la dernière pierre. Le jeu est par conséquent de chercher l'endroit où la pierre manque. C'est une légende, mais moi j'aime bien les légendes. En plus j'ai trouvé l'endroit. Si. Et c'était AVANT le bol de manzana.
Voilà pour l'instant, je vous laisse avec quelques photos pas très représentatives du séjour rapport qu'elles ont donc été prises avant que je sois retenue en otage par des ibères un peu portés sur la fête. Je précise également que j'ai surtout travaillé, même si ce n'est pas flagrant dans mon compte-rendu.