Elle s'appelle Zoe Shepard (c'est un pseudo) et vient commenter ici sous le pseudo de la bureautière. Elle a aussi un blog mais qui n'est pas ouvert au public. Je ne la connais pas de vive vue, mais elle fait vraiment partie des premières lectrices, de celles avec lesquelles un échange s'est construit au fil des ans. Et de ce que je sais d'elle, c'est une fille bien.
Quand son bouquin est sorti, "Absolument débordée ou le paradoxe du fonctionnaire", j'en ai parlé ici parce qu'après avoir été quelque peu heurtée par le bandeau promotionnel - dont elle n'est pas responsable - j'en ai aimé le style, le sien, reconnaissable entre tous. J'ai admiré aussi le boulot, le fait qu'elle ait franchi le pas, avec tout ce que ça impliquerait pour elle.
Pas sûre qu'elle ait envisagé, ceci dit, d'être révoquée de la fonction publique.
Qu'on soit bien d'accord.
On peut être contre ce qu'elle écrit dans ce bouquin, même s'il ne s'agit pas d'un manifeste contre la fonction publique mais de la chronique de ses jours passés à travailler dans une collectivité. Une oeuvre littéraire, avec la subjectivité qui l'accompagne, avec sa part de fiction et d'autofiction.
On peut invoquer le devoir de réserve propre aux fonctionnaires et s'étonner qu'elle n'y ait pas pensé avant.
Certes.
Que Zoé Shepard, après avoir été lâchement "vendue" à sa direction par un camarade bienveillant, doive assumer les conséquences de ses écrits, pourquoi pas. Qu'elle écope d'un blâme ou de je ne sais quelle sanction pour avoir failli à ce devoir de réserve, why not. Personnellement je trouve ça déjà trop, encore une fois, personne n'est cité dans le livre et si on n'est pas un tant soit peu initié, il est strictement impossible de savoir de quelle collectivité il s'agit.
Moi je le sais, depuis un moment et d'autres le savent également. Je ne souhaite pas dire le nom du "Don" ici, l'homme semble être procédurier et il ne mérite pas qu'on le cite. Je dirais juste mon regret qu'il soit un éminent socialiste et que la décision, donc, de RÉVOQUER Zoé Shepard de la fonction publique soit prise par ceux que je considère comme mes "amis" politiques.
Pour info, ni Gollnish, ni Notin, éminents révisionnistes et condamnés pour cela, n'ont été révoqués à vie de la fonction publique. C'est la sanction qu'on réserve en général aux pédophiles, aux assassins ou que sais-je.
Là, on s'apprête à briser la vie professionnelle d'une toute jeune femme simplement parce qu'elle a relaté son quotidien ubuesque dans un livre. Le plus cocasse ? La collectivité ne souhaite pas porter plainte pour diffamation, tout son argumentaire étant construit sur le fait qu'on les reconnait et que donc le devoir de réserve est brisé. Une façon, donc, d'admettre la véracité des écrits ?
Voilà, je ne peux pas faire grand chose d'autre que la soutenir ici. Je vous demanderai d'avoir la gentillesse de ne pas vous lâcher dans les commentaires, sur le président de la collectivité en question ou sur Zoé Shepard. On peut avoir des avis sur la question, être outré et le faire savoir. Mais tentons de ne pas apporter de l'eau au moulin des censeurs ou d'enfoncer une jeune femme déjà, vous vous en doutez, passablement à terre.
Tiens bon, ma bureautière.