Au départ je voulais écrire un billet girlie, sur le maquillage, parce qu'une adorable jeune fille m'a envoyé un mail pour me demander des conseils sur le sujet. Ce qui, j'en conviens est savoureux. Pourquoi ne pas demander à Eric Woerth des tuyaux pour frauder le fisc, tant qu'on y est ?
Quoi que.
Bref, promis, je reviens très vite vers toi mon public et surtout vers vous, douce Juliette, pour faire un point make up. Mais là de suite, j'ai le up and down qui me démange. Et pas qu'un peu. Surtout le down, tu me diras.
Down. Le renvoi de Porte et Guillon parce que, je cite Jean-Luc Hees, l'humour à Inter ne doit pas appartenir à quelques petits tyrans. En réalité, je ne trouve pas trop mes mots pour dire tout mon dégout. Hees se sent insulté par cette tranche matinale, soit. Personnellement, ce qui m'insulte quotidiennement, c'est que Woerth reste au gouvernement alors que sa femme était chargée jusqu'alors de gérer la fortune de Liliane Bettencourt. Cette chère Lilianne qui manifestement a une conception bien à elle de l'intégrité fiscale. Ce qui m'amène à mon deuxième down.
Down. Les compétences en gestion de biens de madame Woerth. Qui, donc, était chargée de veiller au grain de la fortune de Lili Bettencourt, mais qui promis juré craché ignorait tout des comptes en Suisse et encore plus de l'ile aux seychelles de madame Loréal. Je dis ça je dis rien mais je ne ferais pas appel à madame Woerth pour gérer mes actifs. Pas même mon codevi anorexique.
Up. La fibre grand-maternelle de Lili Bettencourt. Qui, qu'on se le dise, a certes des comptes en Suisse mais uniquement parce que la grande dame a souscrit à une assurance vie pour son petit fils. J'en ai les yeux qui piquent, putain. C'est beau l'amour.
Up. La promesse de Liliane, toujours, de se remettre en règle très vite au niveau des impôts. Bon ben ça va alors, elle va pas nous chier un cake, Eva Joly, alors que la dame s'est excusée, franchement. J'en profite pour avouer que moi aussi, j'ai quelques actifs planqués aux Îles Caïmans. Et que pour prouver ma bonne foi, mon mari démissionnera dès demain de son emploi. Ah, non, merde, il s'est fait virer, y peut pas démissionner.
Up. L'article consacré à l'affaire Boulin dans le Elle de cette semaine. Pour une fois que ce magazine nous propose autre chose qu'une enquête sur comment fait Gwyneth Paltrow pour concilier sa vie de famille et sa carrière de mannequin pour Estee Lauder ou un reportage sur comment être aussi rock and roll qu'Ines de la Fressange (réponse: en ne mettant surtout pas de mascara sur les cils du bas), on va pas bouder notre plaisir. Sans rire, la lecture de ce papier m'a fait froid dans le dos. Plus de vingt ans après, des pièces du dossier disparaissent encore, preuve qu'il reste aujourd'hui des gens qui n'ont aucun intérêt à ce qu'on découvre que non, le ministre du travail de Giscard ne s'est pas suicidé dans 50 cm d'eau. Heureusement que Michelle Alliot Marie veille au grain et vient d'annoncer le lancement officiel d'une enquête administrative sur... la disparition des scellés. Ouf.
Down. La façon dont certains personnages publics, qu'il s'agisse de Finkielkraut, Le Pen ou députés de l'UMP se sont légèrement oubliés quand il a s'agit de fustiger l'équipe de France de foot. Ok, les bleus étaient mauvais, ok, ils ont doublé leur médiocrité d'un comportement détestable. Mais de là à y'aller de doux noms tels que "petites frappes", "merdeux", "racailles" et j'en passe, bof. Comme si d'un coup, tout était permis, même les pires relents racistes.
Up. La réactivité de notre président de la République, toujours sur la brèche quand il s'agit de sujets d'intérêt national. Ainsi, alors qu'il sortait d'une rencontre avec les autorités russes, il n'a pas hésité deux secondes à se prononcer sur le caractère inadmissible des débordements verbaux d'Anelka. Et ça, moi je dis, ça s'appelle un homme d'Etat. D'autant que je vous arrête tout de suite mais "Va te faire enculer" c'est tout de même d'un autre level en vulgarité que "casse toi pauv' con".
Up. Ou down. Ou up. Ou je sais pas. "L'année bissextile", film mexicain auquel m'a trainée quasi de force le churros samedi dernier, au prétexte que tu vas voir, c'est super chaud, parait. Bon alors c'est chaud, c'est vrai. Mais également mortellement glauque. Sur le mode no hope, la vie ça craint et l'espoir tu te le mets bien profond dans ton fondement. A part ça, personnellement, je crois pouvoir me passer d'expérimenter golden shower, pains dans la gueule ou brûlures de cigarettes pendant l'amour. Je précise néanmoins que c'est un très bon film, de ceux qui te restent en tête, ce qui est aussi l'objectif, non ? Par contre, je préviens, la fille est mal sapée, y'a pas un naperon dans le salon et tu peux te brosser pour un visuel de cupcakes. Blogueuses modeuses, passez votre tour.
Down. Ou alors up. Ou les deux. La décision de Nicolas Sarkozy de passer à la trappe la garden party de l'Elysée cette année. Non, je veux dire, qu'est-ce qu'on fait du prestige de la nation française ? Tout ça pour économiser 732 000 euros. Une misère, quoi. C'est d'un mesquin. La seule bonne nouvelle c'est qu'on va nous épargner les airs empruntés de madame nunuche en ballerines sur le perron du château. Mais quand même, la garden party qui disparait, c'est la fin d'une époque. Ou pas.
Edit: La photo c'est le grand-machin devant le premier match des bleus à la coupe du monde. Assez révélateur, croyez-moi...