Donc mes conseils bouquins pour l'été ou tout au moins le mois d'août puisque parait-il, première nouvelle, on est déjà en août. Je dois avouer que ces derniers mois ont été peu propices à la lecture, la faute à tout un tas de choses, au nombre desquels des horaires de malade, trois enfants en demande - à laquelle je ne réponds d'ailleurs jamais assez - des nuits trop hachées qui découragent de lire jusqu'à pas d'heure, un blog qui mine de rien m'occupe un peu et l'envie aussi, parfois, de passer mes soirées blottie contre le churros en regardant des séries télé et plus si affinités.
Mais tout de même, j'ai eu le bonheur de déguster quelques bons crus.
Seul le silence, de JM Elory. Quand je l'ai ouvert, je pensais lire un polar efficace, pas plus. Erreur. Il s'agit d'un roman à la steinbeck, dans l'Amérique profonde des années 40, un portrait d'écrivain, une allégorie sur l'écriture. Bien sûr il y a aussi l'intrigue, sur fond de tueur en série de petites filles. Le personnage principal, qui retrouve, enfant, une des premières victimes, ne pourra jamais se défaire de son obsession: trouver le monstre auteur de ces exactions. Mais parallèlement, il va tomber amoureux, devenir un écrivain, découvrir Brooklyn et ses artistes en devenir. Sans que jamais le suspense ne cesse. Très très très bon livre.
Le goût des pépins de pomme. De Katharina Hagena. Un joli roman allemand, sur une maison de famille, sur le temps qui passe, sur les secrets enfouis qui remontent à la surface. Je ne le qualifierais pas de chef-d'oeuvre, mais c'est un livre parfait pour une chaise longue et une histoire de femmes comme on les aime.
Juliet Naked, de Nick Hornby. Encore un livre sur le temps qui passe, décidément c'est à se demander si je ne suis pas un poil concernée par le sujet. J'aime tout ce qu'écrit Nick Hornby, son style british et ciselé. Dans son dernier opus, il retrouve ses premières amours: la musique, qui est là, en filigrane, tout le long. Il y est question d'un chanteur country rock américain qui a disparu de la circulation depuis 20 ans, laissant une poignée de fans complètement démunis. Ces derniers passent leurs heures perdues à spéculer sur ce qu'il est devenu sur un forum en ligne. Parmi eux, un homme dont la femme ne peut plus supporter cette obsession. Par le truchement d'internet, elle finit par correspondre avec la star déchue. Pour le meilleur et pour le pire. Une histoire d'amour, une réflexion sur la parentalité, sur la possibilité ou non de faire le chemin en arrière. J'ai adoré.
Slam, de Nick Hornby. Lu l'été dernier, rigolé comme rarement, pleuré aussi. L'histoire de deux très jeunes gens qui deviennent parents à l'heure où l'on préfère aller retrouver ses potes pour faire du skate. C'est tendre, c'est cocasse, c'est grave, c'est aussi engagé, ça parle du prolétariat en Angleterre, de la difficulté de joindre les deux bouts. Nick Hornby ne juge jamais, il porte un regard plein d'empathie sur ses personnages et parvient à nous faire croire que le livre est écrit par un ado.
C'est encore moi qui vous écrit. De Marie Billetdoux. Attention pavé. De plus de 2 kilos. Mais ovni littéraire, recueil de lettres envoyées et reçues par l'écrivaine depuis l'adolescence. Ou comment à travers ces témoignages épistolaires raconter une vie mais aussi différentes époques. C'est fort et puissant, ça nécessite tout de même de s'y plonger et de s'accrocher, je ne le qualifierais pas de bouquin de chaise longue, pour le coup.
Un brillant avenir de Catherine Cusset. Encore une histoire de femmes. Il s'agit ici de la vie d'Helen/Elena, immigrée roumaine aux Etats-Unis. On la découvre petite fille ballotée de pays en pays au sein d'une famille adoptive dans laquelle elle ne se sent pas aimée, jusqu'au grand départ aux Etats-Unis avec l'amour de sa vie, Jacob. Une fois aux Etats-Unis, elle vivra pour que son fils né américain puisse avoir ce brillant avenir dont elle n'a pu jouir pour sa part. Quand Marie, jeune française dont son fils est tombé amoureux arrive dans leur vie, elle réagit comme sa famille d'alors avec Jacob, en la rejetant. C'est un livre d'une grande profondeur, à multiples tiroirs, une saga sur trois générations et sur deux continents. C'est aussi une réflexion sur ce que signfie être soi, sur la vanité des rêves de réussite. Je ne l'ai pas lâché. Du même auteur je conseille aussi "Le problème avec Jane", merveilleux.
Voilà pour l'instant, n'hésitez pas aussi à vous procurer les autres bouquins en photo, je les cautionne tous ! Et je viens de commencer les chronique du plateau Mont Royal de Michel Tremblay sur les conseils de Despé, et c'est génial, déstabilisant parce que très québécois dans les dialogues, mais je sens que ça va m'occuper un bon moment. N'hésitez pas à me donner vos coups de coeur aussi ! Enfin, au niveau polars, j'aime bien les Camilla Läckberg, mais je préfère les Dominique Sylvain...