Pour la première fois depuis deux ans, on est sans enfants. Le machin chez un copain et la chérie partie chez MaNou et Padom avec Helmut. Si j'avais déjà laissé number three deux jours chez mes parents pour partir un week-end, jamais encore elle n'avait pris le train sans moi pour rester une semaine à Lyon.
Je suis bien évidemment pétrie de sentiments contradictoires, à la fois soulagée à la perspective de nuits complètes et de soirées sans repas à préparer et en même temps, vide de baisers, en manque de son odeur, de ses conneries et de ses "non !" péremptoires.
Même ses incursions répétées dans le frigo qui me rendent dingue - elle peut avoir une soudaine envie de cornichons sur les coups de 10h ou se rouler par terre pour une knacki à l'heure du goûter - me rendent nostalgique.
Mais depuis trois semaines qu'elle voyait les grands partir, elle trépignait de ne pas avoir droit, elle aussi à son départ, sac à l'épaule. Sac qu'elle préparait quotidiennement, ayant compris que son tour allait venir. C'est donc armée d'un petit panier rempli de tétines et de tout un tas de choses inutiles (enfin, pour elle parce que je suis à peu près convaincue qu'elle m'a embarqué mes clés) que mademoiselle Rose a pris son premier envol.
Dès qu'un enfant pleure dans la résidence ou le jardin, j'ai pour premier réflexe de vérifier que ce n'est pas elle qui est tombée. Et le soir, quand je passe devant sa chambre, je marque une pause avant de me rappeler que le lit est vide.
On est d'un con, quand même, hein.
Edit: En même temps aller manger un Pho sur un coup de tête, lire jusqu'à l'étourdissement sans entendre un "maman" strident ou avoir un rapport sexuel non interrompu, c'est bien, aussi.