Donc je continue à répondre aux questions sur la méthode Zermati, ayant un peu de mal à le faire dans les commentaires. J'ai sélectionné quelques interrogations, je recommencerai la semaine prochaine si ça vous intéresse toujours, j'ai peur que d'un coup ce soit longuet.
- Tu dis qu'il faut se détacher de ces histoires de kilos et pourtant tu te pèses tous les jours ? Paradoxe, non ?
Réponse: D'abord, qui a cafté pour la balance ? Ensuite, attention, je n'ai jamais prétendu être le dalai lama du zermatage. Je n'en suis pas encore au stade où je mange à 100% sans culpa, où d'ailleurs je ne pense pas à ce que je mange, ai mangé ou mangerai et où j'accepte l'idée de reprendre, reperdre, reprendre, reperdre, rep... Ok. Donc oui je me pèse, sur une balance qui en plus ne veut rien dire puisqu'elle me retire cinq kilos d'office. En fait si, elle veut dire quelque chose. Qu'elle m'aime, je pense. Bref, c'est en effet le prochain stade, lâcher la balance. Et c'est une fille partie il y a quinze ans dans les îles éoliennes avec dans son sac à dos une balance pesant un âne mort qui vous parle.
- Ok, tu ne fais pas attention à ce que tu manges et tu maigris. Mais vu de ce que tu dis que tu avales, tu n'as pas peur qu'à l'intérieur de toi ce ne soit pas la joie ? Quand même, toutes ces choses comme les légumes et les fruits, c'est important pour notre organisme, non ?
Réponse: Premièrement, il ne faut pas prendre mes réponses au pied de la lettre. Quand j'écris que le soir je mange ce qu'il y a chez moi, de la quiche, de la pizza, des pâtes ou autre, ça ne veut pas dire que régulièrement je ne mange pas de la ratatouille, des tomates mozzarella, du concombre ou je ne sais pas quoi. Par contre, plutôt crever que de m'enfiler des légumes que je n'aime pas ou pas assaisonnés, juste parce que c'est bon pour la santé. Ce que je trouve merveilleux dans cette approche de la nourriture qu'ont Zermati et Apfeldorfer, c'est cette façon d'aller à l'encontre de tous les bourrages de crâne sur les cinq fruits et légumes par jour. Ne plus être control freak sur la nourriture, ça implique aussi de faire confiance à nos envies. Des envies qui naturellement nous portent vers ce dont on se frustre, quand on est frustré. Quand on ne l'est plus, c'est étonnant, certains aliments perdent totalement de leur aura. Exemple ? Il y a un pot de nutella PERIME dans mon placard. Si. Dingue. Ah et ce que je note tout de même c'est que je n'ai plus jamais de brûlures d'estomac. A mon avis ça veut dire quand même que dedans mon corps, c'est moins la guerre qu'avant. Pour plus de billes sur l'équilibre alimentaire, c'est ici.
- Pourquoi tu dis que Zermati t'a conseillé de ne pas donner ton poids actuel ?
Réponse: Dans ce billet, je raconte l'épisode. Mais en gros, ce qu'il a voulu me faire comprendre, c'est qu'afficher trop sa perte de poids, c'est s'imposer le stress de ne pas reprendre. Une fois que tout le monde SAIT combien on a perdu, c'est comme si on avait l'obligation de rester mince. Or c'est cette "obligation" qui neuf fois sur dix fait reprendre, parce que ça génère des émotions qu'on n'arrive plus à gérer autrement qu'en bouffant. D'autant qu'il ne faut pas se leurrer, tout le monde autour de soi n'a pas des intentions très chrétiennes - quelle expression à la con, non ? Comme si les chrétiens étaient toujours bien intentionnés ! Moi la première, je suis toujours assez agacée quand mes copines parviennent à arrêter de fumer. C'est dit, pardon Chloé de t'avoir tendu la première clope de la reprise.
- Et qu'est-ce que ça change dans ta vie d'avoir maigri ?
Réponse: Là aussi, beaucoup répondu il me semble. Mais en gros, je n'éprouve pas, comme certaines d'entre vous, ce sentiment de n'être pas à ma place ou de "peur" d'être plus mince. Je dois admettre qu'une des premières conséquences est financière, ce que je ne bouffe pas je le dépense. Dans des fringues. Récemment un combishort. Allez-y, marrez-vous. C'est de bonne guerre. Sérieusement, l'effet le plus positif c'est de ne plus avoir à m'arracher les cheveux le matin devant mon armoire. C'est le genre de considération qui ne met pas nécessairement en valeur mes nombreux neurones - qui ont peut-être fondu comme neige au soleil, va savoir - mais il ne faut jamais avoir été grosse pour ne pas comprendre la simplicité de ce bonheur là. Sinon, bien sûr, moins fatiguée dans les escaliers, plus sûre de moi dans la rue, moins timide il me semble, moins pétrifiée quand il s'agit de prendre la parole en public. Moins "coupable" d'être en surpoids quand j'entre dans un magasin. Au final, pas grand chose. Toujours maman de trois enfants qui s'en foutent je crois, toujours mariée à un obsédé qui l'est tout autant qu'avant mais pas plus. Et pourtant, la peur panique de reprendre du poids. Comme je l'ai dit plus haut, y'a de la marge avant que je me rase le crâne et me promène en toge orange.
- Et comment tu fais au moment des repas ? Quand t'as pas faim, tu manges pas, mais bonjour la convivialité en famille ! Et si tu as faim à 16h ? Tu te fais une blanquette ?
Réponse: Au bout d'un moment, ce qui est magique c'est que tu as faim à peu près en même temps que tout le monde. Cela dit, parfois, je n'ai pas faim, je mange trois fois rien à table, en expliquant que là, non, pas très envie. ça ne m'empêche pas de rester à table avec eux, ou alors de me mettre sur le canapé, à côté, et de discuter. Oui, ça a changé le fonctionnement de tout le monde cette histoire. Parce que désormais, plus de crises pour finir les assiettes, plus de remarques du type si tu ne manges pas tes haricots, tu te brosses pour le maronsuiss. Et croyez-moi, on a beaucoup gagné en sérénité. Le repas est un moment de convivialité. Mais il n'est pas le seul. Et d'après docteur Z, c'est plutôt un bon exemple à donner que de ne pas se forcer à manger.
Edit. La photo c'est pour montrer que cette histoire d'équilibre alimentaire ça marche aussi sur les enfants. Je reviendrai là dessus mais depuis que j'ai commencé cette thérapie, je ne fais plus suer mes gosses avec ça. Résultat, parfois, rose me supplie de lui donner... de la salade. Au moment du goûter.