Réponse d'Audrey Pulvar à Guerlain:"Le nègre, il t'emmerde!"
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Dans un premier temps, je me suis dit qu'après tout, c'était logique, conflit d'intérêt possible, éthique des journalistes, collusion malsaine, etc. Après tout, il y a eu des précédents, et quand il s'agissait de Béatrice Schönberg ou d'Anne Sinclair, ça ne m'avait pas choquée.
Sauf que tout de même, Béatrice Schönberg et Anne Sinclair, elles étaient mariées à un ministre, ce qui est différent d'une candidature annoncée... aux primaires des socialistes à la présidentielle.
Sauf que pour l'instant, je n'ai jamais entendu parler d'un journaliste maqué à une politique - ça doit exister, d'ailleurs, guess what, ça existe, même si c'est moins courant en raison de la sous-représentation des femmes dans l'hémicycle et ailleurs - qui ait démissionné.
Sauf que ça touche une femme journaliste que je respecte infiniment, la seule que j'ai jamais vu interviewer Nicolas Sarkozy avec un semblant de vigueur et d'insistance. Une journaliste qui n'a pas hésité à manifester avec les "petites gens" de France TV. Qui avait fait une réponse cinglante - voir ci-dessus - aux propos nauséabonds du roi de la parfumerie, monsieur Guerlain, qui m'a dégouté à vie des elixirs pourtant si délicieux de la marque.
Une journaliste qui a écrit une tribune vraiment très pertinente dans Libé il y a quelques jours, dans laquelle elle ne geint pas mais rappelle qu'elle s'est faite seule, qu'elle n'a jamais laissé un homme lui dicter sa façon de penser et qui revendique un féministe "assumé et prosélyte".
Je parle d'Audrey Pulvar, on m'aura comprise.
Ok, quand il s'agit de pleurer sur la condition féminine, Audrey Pulvar n'est assurément pas la plus à plaindre. Selon moi, les héroines sont plutôt à chercher du côté des caissières de supermarché à qui on impose des emplois du temps gruyères à des kilomètres de chez elles, les contraignant à s'absenter des journées entières pour un salaire de misère à l'arrivée. Sans parler de toutes celles qui tentent de conjuguer vie de famille et poste à responsabilité ou non, qui seront de toutes façons toujours appelées en premier par les crèches, écoles ou nounous quand pupuce a de la fièvre. Parce que tout de même, un homme quittant une réunion avec bigboss parce que chouchoute a vomi son quatre heure, vous n'y pensez pas, ce n'est pas sérieux.
Bref, Audrey Pulvar n'est pas virée et si elle devait l'être, nul doute que ses indemnités lui laisseraient de quoi voir venir.
Il n'empêche que manifestement, pas un instant son cher et tendre n'a envisagé de retrouver son métier d'avocat pour éviter à sa compagne de subir un sérieux coup de frein dans sa carrière.
Alors qu'entre nous, quelles sont les chances d'Arnaud Montebourg de l'emporter à cette mascarade de primaires dont on sait que le lapin qui sortira du chapeau des socialistes sera soit DSK, soit Martine Aubry ?
Donc si on résume, Audrey Pulvar a du renoncer à son boulot pour permettre, au mieux, à son chéri de se placer au PS dans la perspective de... 2017. Rageant.
Mais là n'est pas la question, juste, une fois de plus, il a semblé totalement acquis qu'une femme ne pouvait pas penser différemment de son conjoint. Que son petit coeur fragile ne résisterait pas à la tentation de piéger tous ses opposants potentiels lors de ses interviews. Voire qu'elle INFLUENCERAIT les téléspectateurs en leur envoyant des messages subliminaux, n'hésitant peut-être pas à se servir de ses charmes féminins. "Si vous votez pour mon nono, j'enlève le haut".
Moi je dis, tout ça n'est pas gagné.
Je vous laisse, j'ai les chemises du Churros à repasser.