Dimanche soir dernier, j'ai dit au churros: "je sens que cette semaine qui s'annonce va être super merdique". J'aurais aimé me tromper, mais le fait est que cela fut au delà de mes espérances dans la merditude. Et non, je ne parle pas de cette goutte d'eau dans l'océan blogosphérique à propos duquel je me suis assez épanchée.
Disons que par moment, quand ça veut pas... ça veut pas. Et clairement, last week, ça ne voulait pas du tout.
"C'est pas grave, on entamme un nouveau cycle en ce lund ensoleilléi", pourrait-on me rétorquer.
Certes. Le souci c'est que ce cycle-ci je vais le passer dans un émirat du golfe jusqu'à vendredi.
Une semaine loin de mes miens avec au passage de longues heures d'avion seule dans un A340. On est voyageuse dans l'âme ou on ne l'est pas. Je réalise au fil des ans que je suis de la race des casanières, de celles pour qui partir c'est vraiment mourir un peu. J'aimerais être légère, ne voir dans cette expérience que le positif, la découverte d'une civilisation inconnue et la perspective d'être logée dans un palace aux frais de la princesse. Plus précisément de la Cheikha d'ailleurs.
La vérité c'est que j'ai la boule au ventre depuis dix jours. Je me taperais dessus.
Je SAIS qu'une fois sur place, je ferai le job, j'en profiterai, même. Mais là tout de suite, je suis cette petite fille qui pleurait toutes les larmes de son corps la veille de partir en camp scout.
Stop les violons ?
Stop les violons.
D'autant que ce n'est pas tout ça mais il faut que je boucle ma valise, casse-tête s'il en est d'ailleurs. A savoir que là bas il fait entre 20 et 30° actuellement ("et elle nous fait chialer alors qu'elle va se la dorer pendant cinq jours ?"). Sauf que les émiriens ont visiblement une passion pour la climatisation. Il faut dire qu'au niveau de tout ce qui est factures d'électricité, c'est un peu la fête du burkini là bas. "Prévoyez un petit chandail, il fait rarement plus de 16° dans les hôtels et centres de conférence", m'a-t-on ainsi prévenue.
Ok, jusqu'ici tout va bien, je pars en parka, avec dessous une tenue légère, des shoes demi-saison (j'en ai pas mais on va faire genre que si) et un cardigan (sooo 2010 en plus, le cardigan, vous dirait Scott).
Pas si simple.
"L'émirat dans lequel vous vous rendez est un pays très moderne, mais nous vous conseillons néanmoins de ne porter ni vêtement moulants, ni décolletés, ni jupe au dessus du genou, ni jean", est-également précisé sur ma feuille de route. Hem. En une phrase les 3/4 de ma penderie viennent d'être flingués.
"Durant ces quatre jours de colloque, un style "business casual" sera par ailleurs le bienvenu".
Je-ne-suis-pas-dans-la-merde.
Non parce que business, ok, je visualise assez bien le tailleur que je ne possède pas.
Mais business casual ?!?!!?
C'est genre qu'on est sapés mais en toute décontraction ? Mayday mayday les modasses, j'ai un besoin urgent de décryptage facheune, là.
Putain c'est bien ma veine qu'ils sont en train de roupiller à New-York. Jamais Anna W. n'aura mon SOS à temps.
Pour finir, je pars donc en pantalon sarrouel ("les pantalons sont tolérés pour les femmes s'ils ne sont pas près du corps") et chemise en jean (je sais) et derbies à talons (re-je sais, on repassera pour la demi-saison mais mes escarpins de cet été sont moisis). Et dans ma valise, le quart de mon dressing semblant correspondre aux indications vestimentaires énoncées ci-avant. Sans que j'en sois vraiment certaine. Disons que j'ai tenté de respecter avant tout les consignes relatives au cachage de nichons. Non parce qu'à tout prendre je préfère être légèrement underdressed aux yeux des organisateurs que repérée comme étant une putain potentielle par la police du look locale. Qui n'a pas l'air d'être aussi marrante que les jurys du staïle de Grazia. M'étonnerait que Fred Farrugia se balade là bas pour décerner des bons ou des mauvais points.
On pourrait croire que je suis un poil angoissée. Je ne l'étais pas tant que ça à vrai dire.
Jusqu'à ce que je reçoive ce mail sur les "do and don't dans les émirats". Parmi tout un tas de règles élémentaires de base (chez nous aussi c'est mieux vu de dire merci et s'il te plait, hein), il y en a une qui me rend un tout petit peu nerveuse.
"Ne mangez pas avec la main gauche qui est, chez les mulsulmans, celle dont on se sert pour la toilette personnelle (pour se torcher, en somme, ndlr)".
Souci.
Je suis ce qu'on pourrait appeler une gauchère indécrottable (sans jeu de mots). Je ne sais RIEN faire de la main droite (non, même pas ça) (il s'y est fait) (suffit de bien choisir son côté du lit). J'ai donc le choix entre offenser mes hôtes en mangeant avec la main du caca ou me coller de la semoule jusqu'au front à chaque repas.
Je ne sais pas pourquoi mais finalement, la semaine dernière était peut-être bien plus sympa que je ne le pensais. Et je ne lui ai même pas accordé sa chance, ce qui est bien injuste.
Allez, peut-être à très vite, ou pas, il y a tant de raisons qui pourraient faire qu'on ne se reparle pas de sitôt que je préfère ne pas en citer une.
Edit: En vrai je me doute que tous ces conseils sont datés ou exagérés. M'enfin c'est un peu chelou pour une occidentale peu rompue aux coutumes du moyen-orient comme moi.
Edit2: C'est volontairement que je ne donne pas le nom de l'émirat en question, inutile de me le demander, c'est à cause de cette séparation travail/blog, you know ?
Edit3: Je ne sais absolument pas dans quelle mesure je pourrai ou non bloguer d'ici mon retour, si je peux vous donner des news je n'hésiterai pas. Mais peut-être qu'une pause est la bienvenue, rapport à tout ce qu'on sait.