William Réjault a écrit un livre. "Ce chemin qui venait vers vous". Ce n'est pas le premier, mais je crois que c'est celui qui lui tient le plus à coeur. Il me contredira s'il veut.
Je ne l'ai pas encore lu.
Pour la bonne raison qu'alléché par le titre, le churros s'en est emparé. Au début, j'ai fait mon mauvais esprit sur le mode "ok, d'ici que tu l'aies fini, il sera sorti en poche" (le churros lit trèèèès lentement).
Et puis en fait, non, il l'a boulotté.
Du coup, je lui ai demandé de m'en faire un billet. Parce que quelque part, étant donné que Will et moi on se fréquente (pas bibliquement, on vient de Vénus tous les deux, parait que du coup, ça ne peut pas marcher), c'est difficile de faire une critique de son oeuvre. Si j'aime, je vais être un peu soupçonnée de copinage. Si je n'aime pas, je ne vais pas avoir envie de le dire, j'ai trop de respect pour l'acte même consistant à suer sang et eau sur une histoire et je crois qu'en amitié toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Le churros ne connaissant de Will que son penchant à me faire chanter du Abba en français devant Björn, il ne s'est pas embarrassé de mes scrupules. D'autant plus qu'il a aimé. Ce qui lui a facilité la tâche.
En plus je crois que ça lui manquait, de faire des interventions sur ce blog. Ça va aussi redorer son blason, rapport que paraitrait que dans un certain milieu parisien journaleux, il se murmure que la femme du churros tient un blog pornographique. Y'a des gens dont la vie doit être d'un triste tout de même...
Allez, place à la critique littéraire, je laisse la parole au churros...
Le chemin qui menait vers les livres...
La lecture de romans a toujours été fastidieuse pour moi. Est-ce parce que je n'ai jamais vu un livre sur la table de chevet de mes parents ? Est-ce parce que la littérature a longtemps été synonyme pour moi de corvée scolaire avant qu'elle ne devienne (sur le tard) un plaisir ? Est-ce parce que je lis lentement (ma blogueuse de femme est capable d'avaler un bouquin en deux jours là où il me faut... deux mois) ? Est-ce parce que je suis, à l'inverse, un grand consommateur de presse et que, comme tous les hommes, j'ai du mal à faire deux choses à la fois ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, c'est que lorsque j'ai rencontré celle qui tient ce carnet de bord en ligne, j'ai été frappé par la place fondamentale qu'occupait la littérature dans sa vie.
Ce besoin journalier de s'isoler pour se plonger dans un livre. Cette capacité à s'évader par les mots. De la littérature japonaise aux polars américains, de la « chick-lit » la plus superficielle aux romans les plus sombres. Bref, une vraie lectrice. Ce plaisir solitaire, totalement assumé et même revendiqué de la part de mon amoureuse, m'a d'abord fasciné, très vite séduit, pour ensuite m'énerver (des kilos de bouquins dans les valises des vacances), voire m'a rendu jaloux. Jusqu'au jour où j'y ai vu un avantage : mieux que « Le masque & la plume », plus efficace que les rayons de la Fnac, j'avais à disposition mon « book coach », ma propre conseillère en littérature, capable de me sélectionner le livre qu'il me fallait au moment adéquat.
C'est ainsi que votre chère Caroline de Pensées de ronde m'a mis entre les mains « Le chemin qui menait vers vous ». Certes, le fait qu'il soit coécrit par William Réjault m'a quelque peu irrité sur le moment (pour mémoire c'est le Will qui l'a emmenée - sans moi - à Stockholm rencontrer une légende vivante). Et puis, je l'ai ouvert. Pour le refermer trois jours après (ce qui constitue un record, dans mon cas). Ce qui m'a plu ? En premier lieu que les auteurs avouent dès le départ que l'intrigue de ce roman futuriste d'une société dépourvue d'énergies leur soit venue à la lecture d'un livre (en l'occurrence « La fin du pétrole », de James Howard Kunstler). Ensuite, qu'ils se soient attachés, avec des mots très simples, au travers d'exemples presque banals, à montrer comment l'être humain est capable de s'adapter à toutes les situations... mais jamais tout à fait (à l'exemple de Laure, la compagne du héros qui, alors qu'Internet n'existe plus, continue tous les jours à écrire des billets, dans un carnet qu'elle s'obstine à appeler « blog »). J'ai un peu moins accroché à la deuxième partie sur le périple du héros et de ses compagnons à travers la France. J'ai adoré la fin qui, elle, résonne d'autant plus juste au regard de la période que nous vivons...
Mais chut, je ne vous en dis pas plus. Je vous laisse, ma femme m'a prêté un livre...