Je ne vais pas m'étendre sur le sujet pendant des heures d'autant que deux talentueuses nanas l'ont fait et très bien en plus. Mais je ne pouvais pas non plus me taire, parce que depuis que je sais que le livre existe, j'ai juste un peu envie de mordre.
Ça faisait longtemps, vous me direz.
Et j'ai un scoop, ce n'est même pas contre mes copines du Elle que j'en ai.
Non, mon grand cri est entièrement dirigé vers un petit bouquin qui d'ailleurs mériterait sans doute surtout qu'on n'en parle pas. Sauf qu'il est écrit par une des influentrices de la toile, régulièrement citée en exemple dans les articles success story du style "le blog a changé leur vie". Je veux parler de Marlène Schiappa, qui a créé le site "Maman travaille".
Et qui accessoirement, donc, écrit. Des livres jetables comme je les appelle - et j'en connais un rayon, je rappelle que je suis l'auteur de "90 façons de baiser en cachette", n'y voyez donc pas de mépris de ma part. Du moins pas à ce stade.
Marlène Schiappa écrit, donc, et a commis récemment un... je ne sais pas comment qualifier cet objet à vrai dire. Va pour un essai.
Pas transformé, l'essai, en l'occurence. Hin hin hin.
Le titre: "Osez l'amour des rondes".
Je ne vais pas vous mentir, je ne l'ai pas lu entièrement, hors de question de claquer 8 euros pour ça. Mais je l'ai feuilleté en librairie et j'ai surtout consciencieusement lu le billet de Dariamarx qui le décortique de manière totalement jouissive.
Personnellement, je pense que la Licra ou que sais-je pourrait se saisir du sujet. Non parce que ce qui se veut au départ une sorte de plaidoyer pro-rondes sur le mode "c'est pas parce qu'on est grosse qu'on a pas le droit de baiser" (déconne !), est tout simplement une sorte de brûlot - sans aucun style - insultant et discriminant. Où l'on apprend que quand on est grosse, on "sent" et qu'on doit donc se laver. Les dents, aussi, d'ailleurs. Que par ailleurs, le mieux, c'est de proposer à son partenaire la levrette, parce que c'est un bon moyen de montrer ce qu'on a de mieux, à savoir son cul. Et de cacher par la même occasion son bide.
Des petits trucs comme ça, elle en a plein, Marlène Schiappa. Je vous fais grâce des poncifs à la con sur la sensualité des rondes évidemment plus exacerbée que celle des tas d'os (elles apprécieront) et je passe assez rapidement sur les conseils de bienséance distillés ça et là : "ne demandez pas un dessert si personne n'en prend", "mangez une sucette plutôt qu'un sandwich", "dansez seulement si vous avez pris des cours"...
Je m'arrête en revanche deux secondes sur le fait qu'à priori, les grosses sont de bonnes suceuses (rapport probablement à leur gourmandise invétérée) et le meilleur, ce qui je crois m'aurait fait rire si ça ne me faisait pas en réalité chialer: l'épilation, qui, si elle a la forme du ticket de metro donne l'impression que tu es plus mince. Mais attention, point trop n'en faut mesdames les girondes. Non parce que si vous le faites trop étroit, votre brésilien, c'est loupé. Voire votre gars, il va être dégouté en voyant votre grosse chatte bien grasse.
Bref, encore une fois, je ne l'ai pas lu scrupuleusement mais assez pour me faire une opinion.
Et plutôt que de continuer plus avant dans ma critique pas très élogieuse on en conviendra, je propose un prochain titre à la Musardine pour sa petite collection "Osez" :
"Osez l'amour des connes".
Non parce que je ne sais pas moi, mais à mon avis, y'a matière.
Edit: L'image, c'est une proposition de Bannière que m'avait faite Cathy, l'auteur de "mon gras et moi". J'avais finalement préféré une bannière "photo" que dessinée, mais j'adore ce dessin et j'aime l'insolence qui se dégage de cette nana qui semble penser "Je vous emmerde". ça me parait assez approprié.
Edit2: Ce billet, j'aurais pu l'écrire il y a deux ans avec les kilos que j'avais alors en plus. j'aurais aussi pu l'écrire même si je n'avais jamais eu ces kilos. Le débat n'est pas là, j'espère que vous le comprendrez. Pour moi, ce livre est aussi ignoble dans son principe que s'il avait été titré "Osez l'amour des noires", "des naines" ou "des rousses". A priori, quand on aime, on aime une personne, pas une caractéristique qui la définit. Ou alors c'est qu'on est fétichiste. Et ça n'est pas de l'amour.