Une mère et un fils qui vivent seuls sur la côte est des Etats-Unis, reclus depuis que le père est parti fonder une autre famille, avec une femme plus stable, moins inadaptée. Un long week-end du Labor day qui s'annonce sous une chaleur étouffante. Et puis l'apparition d'un repris de justice qui vient de s'échapper, vient chambouler ce huis-clos.
Franck, condamné pour un double meurtre, prend en otage Adèle et Henry chez eux. Mais contre toute attente, il est celui qui vient libérer ce drôle de couple de leur enfermement. Franck aime Adèle, Adèle reprend vie sous les attentions de Franck. Et pendant ce temps, Henri, 13 ans ne pense qu'à ça.
A ça ?
Au sexe. Celui auquel Adèle et Franck succombent dès la seconde nuit de cette fausse captivité. Le sexe des filles, surtout, qui semblent totalement inaccessibles à cet enfant pas comme les autres.
Il ne se passe presque rien durant ce long week-end et pourtant la tension est palpable. Tension érotique et sentimentale, imminence d'un dénouement dont on se doute qu'il ne peut pas être heureux. Tout est écrit avec une délicatesse et une subtilité qui décourageraient n'importe quel aspirant écrivain.
Ce petit livre est signé Joyce Maynard. Elle fut, alors qu'elle était à peine sortie de l'adolescence, la muse et presque la captive de JD Salinger. Certains ont voulu voir dans ce roman une métaphore de ce qu'elle vécut avec l'écrivain. Je ne sais pas si c'est la réalité, pour moi il s'agit surtout d'une allégorie de l'adolescence, de l'amour qui peut naitre quand on pense qu'il n'y a plus d'espoir. Une critique de la société américaine aussi, de l'individualisme des banlieues et du conformisme qui tue.
Voilà, je ne suis pas sûre de l'avoir bien vendu, mais j'ai vraiment adoré ce long week-end. Et comme on est à la veille de trois jours off, je me dis que c'est tout indiqué, non ?
Edit: La photo a été prise hier, à deux pas du panthéon. Je n'avais jamais vu cet immeuble qui abrite une cour luxuriante et dont l'une des fenêtres est prénommée "AMOUR". J'ai trouvé que ça collait bien à l'histoire...