La classe du machin va partir à Auvers sur Oise dans quelques semaines. Pour payer une partie du périple, l'institutrice a proposé une vente de gâteaux tous les soirs à la sortie de l'école.
Je trouve ça formidable.
Ce qui me mine un peu en revanche c'est l'idée qu'a eue le machin pour que ma contribution à cette opération soit des plus lucratives. Au lieu de m'inscrire pour un gâteau au yahourt torché en cinq minutes, voire une barre bretonne achetée en douce au Franprix et tranchée par mes soins, il a préféré s'engager en mon nom pour...
Des crêpes.
"J'ai dit une centaine, à ma maitresse. Elle était super contente".
Tu m'étonnes.
"T'imagines ? A un euro la crêpe ? C'est trop stylé, ça va te prendre le même temps que les autres pour faire un gâteau sauf que ça rapportera dix fois plus".
"Je suis curieuse de savoir ce que "faire des crêpes" signifie exactement pour toi, mon chéri", j'ai répondu. (On ne sait jamais, il pense peut-être que les crêpes font partie de ces espèces qui se reproduisent spontanément sans même qu'il y ait nécessité de féconder la femelle)
"Ben tu fais la pâte et après tu fais les crêpes. Facile".
Bingo.
A part ça vendredi j'ai accompagné trois classes de CM2 en sortie sur une base nautique à une trentaine de kilomètres de Paris. En métro puis RER. J'ai eu l'impression d'avoir été transformée le temps d'une journée en chien de berger. Plus jamais. Never.
J'en profite par conséquent pour rendre un vibrant hommage à ces héros du quotidien dont il est souvent de bon ton de se gausser. Je tiens à l'écrire une bonne fois pour toutes. Les instituteurs méritent chaque seconde de leurs jours de vacances. Je m'étonne à vrai dire que les écoles ne soient pas dotées de cellules de soutien psychologique non pas pour les élèves mais pour leurs enseignants. Et je crois qu'on ne réalise pas à quel point cela tient du miracle qu'il n'y ait pas plus de cas de décompensation avec catapultage de gosses sur les voies ferrées les jours de sortie.
Les saints.
Sinon, si d'aventure une personne possédant un quelconque don en démaraboutage me lit, qu'il me contacte sur mon 06. Je pense que si je reçois une fois encore, une fois seulement, une autre chiasse de pigeon sur la tête, mon équilibre psychologique pourrait s'en trouver définitivement affecté. Celui de mardi dernier avait, je pense, bouffé un cassoulet la veille.
Edit: La photo je l'ai piquée sur ce blog culinaire très chouette. J'espère que son auteur ne m'en voudra pas.