Hier je sortais du métro place de la Bastille vers 19h et je l'ai sentie. L'imminence de l'heure d'été et avec elle la promesse de soirées plus douces et de verres en terrasse qu'on prend en général trop peu souvent, mais dont on se dit que c'est possible. Chaque année, c'est le même émerveillement, les mêmes illusions que je caresse. C'est d'une banalité désolante, je le sais, mais j'aime d'amour cet instant où soudain, je me sens basculer dans le printemps. Toute à ma joie, j'ai pris ces deux photos, en sachant pertinemment qu'elles ne retranscriraient pas exactement cette lumière mais peut-être un peu et finalement, je n'en suis pas totalement mécontente, c'était tout de même presque ça, ce rose poudré.
Et comme pour célébrer ce passage, j'ai eu le plaisir d'assister au premier concert parisien de La Grande Sophie, au Café de la danse. Il y avait toute l'émotion du début de tournée et une joie manifeste d'être là. A la fin, elle est descendue de la scène et a chanté son dernier morceau au milieu du public, à quelques centimètres de nous. C'était poétique et ça m'a presque donné envie de pleurer.
Après, on a bu un verre avec Coralie et j'ai échangé quelques mots avec L., une lectrice qui était de l'ombre jusqu'alors et sur laquelle je mets désormais un visage. Je ne sais pas si j'ai su le lui dire mais ses mots m'ont touchée, beaucoup.
Un court billet, donc, écrit un peu pour elle parce que lorsque je suis partie, elle m'a dit "à demain", et que j'ai répondu "à demain", tout en me disant que merde, je n'avais justement rien écrit, pour demain. Un billet pour tous ces visages que je ne connais pas mais dont je sais qu'ils sont là tous les matins, presque à portée de main et ça aussi, c'est poétique, au point de me donner envie de pleurer, un peu.
Bonne journée et merci d'être ces visages.