Il y a cette série, Girls, dont les premiers épisodes ont été diffusés sur HBO aux Etats-Unis. Je ne m'étendrai pas sur la façon dont j'ai pu les regarder à mon tour sans avoir à priori dans mon bouquet de chaines TNT la fameuse HBO, - de la même façon que je ne suis pas très optimiste quant à l'avenir de mes poumons eu égard à mon tabagisme, je ne me fais pas grande illusion quant à mon avenir judiciaire eu égard à certaines de mes pratiques hadopi-incompatibles.
Je ne m'étendrai pas donc, mais en revanche je ne saurais que trop vous inviter à tenter par tous les moyens de l'obtenir, du moins si vous êtes friand(e) de séries américaines (qui sont après la cigarette ma deuxième addiction).
Le pitch ? Quatre jeunes femmes, vivant à New-York, ou plus précisément Brooklynn, se lancent dans la vie et tentent de mener leur barque professionnelle et amoureuse. Ça vous rappelle un truc ? En effet, on est pas loin du remake de Sex and the city, sauf que. Sauf que bien que Carrie Bradshaw soit l'idole de l'une des quatre girls, on est très loin de l'univers des quatre quadras déchainées du string. D'abord parce que dans le cas précis, il s'agit de filles de vingt ans et des poussières. Qu'elles ne nagent pas dans un bain de dollars et qu'aucune d'entre elles n'a encore rencontré mister Big.
Que si leurs problématiques sont proches de celles de leurs grandes soeurs, je leur trouve un côté beaucoup moins conservateur. On sent en effet que THE target n'est pas nécessairement de se trouver un homme ou de pondre deux enfants, un garçon et une fille si possible.
Surtout, dans cette nouvelle production de Judd Apatow, c'est le casting qui déchire. Parce que c'est probablement en cela que Girls s'émancipe totalement de Sex and the city. Là où nous avions quatre bombasses sapées en Dior ou Chanel et perchées sur des talons de douze pas toujours si chics, on voit débarquer des nanas dont trois sont vraiment jolies sans peser 13 kilos non plus, et la quatrième, héroïne de la fiction, réincarnation s'il en faut une de Carrie, trimballe ses bourrelets, ses petits seins et ses cheveux filassons avec une aisance qui m'en a bouché un coin.
Qu'on ne se méprenne pas, elle n'est ni obèse ni vilaine. Mais je ne suis pas certaine que beaucoup auraient misé un centime sur cette actrice pour un premier rôle de cet acabit. Et ce qui m'a encore plus séduite, c'est que c'est un non problème dans l'histoire. Ça n'est pas une série sur les rondes, quoi. Je veux dire par là que Hannah galère ni plus ni moins que ses autres copines quand il s'agit de tomber sur des mecs biens, qu'elle évoque de temps à autre ses kilos mais avec un détachement salutaire et qu'elle parvient par un humour, une intelligence et une chiantitude assumée à imprimer la pellicule d'une manière évidente.
Une sorte de fille cachée de Bridget et Carrie, avec quelques neurones en plus.
Alors bien sûr, une polémique n'a pas manqué de gronder après la diffusion des premiers épisodes aux Etats-Unis. La cause ? Pas de personnage incarné par quelqu'un "issu de la diversité" dans l'histoire. Ce qui compte tenu de l'ADN new-yorkais est en effet bien regrettable. Je crois qu'il est prévu de mixer le casting l'année prochaine et je ne peux que m'en réjouir un peu plus.
Voilà, tout ça pour dire que s'il n'y avait pas autant de scènes crues de baise je montrerais cette première saison à ma fille, tant le propos et la finesse des situations me séduisent. En attendant, elle regarde Glee et ma foi c'est pas mal aussi.
Sinon, vous pouvez me lire ici aujourd'hui aussi, il est question de transmission entre mère et fille et de la manière dont parfois on croit avoir élevé ses enfants pareil, alors que pas du tout...
Edit: une gentille lectrice me signale sur Facebook qu'il est possible de voir cette série sur la chaine télé de Orange, catégorie "séries américaines 24 h après diffusion aux US, en vo".