Hier, alors que je me rendais à un apéro entre filles, je réfléchissais au sens de la vie pendant que mon bus traversait à vive allure l'Ile de la Cité (je précise pour l'allure parce que ça vous transmet direct une information capitale: les Parisiens sont déjà un peu partis en vacances). L'objet de mes pensées ? Mon style. Ou plutôt mon absence de "style". Et le fait qu'en dépit de toutes mes postures un poil ironiques sur la chose, je ne m'en fous pas. Ce qui en soi est certainement pire. Je veux dire par là que peut-être que si je m'en fichais, mon non-style deviendrait un style en soi. Alors que là, c'est souvent une tentative poussive d'avoir l'air de la fille qui colle aux tendances. Sauf que sur moi les tendances (le simple fait d'écrire ce mot prouve probablement mon inaptitude modesque) ne se "voient" pas.
Exemple ? La mode actuelle des robes à grosses fleurs, qu'on trouve un peu partout. Sur une fille qui a le "truc", ça fait "j'ai appris par coeur mon Grazia et j'ai parfaitement su m'approprier ma leçon". Sur moi, ça fait que j'ai acheté une blouse fleurie à la page 567 du catalogue la Redoute. Juste avant le bain bouillonnant pour pieds qui gonflent.
Les chaussettes dans les sandales ? Sur beaucoup c'est décalé, sur moi c'est... super bizarre.
La jupe longue ? Tellement wild de l'attitude sur les autres, tellement soeur Emmanuelle sur moi.
Et la liste est longue, même le collier à gros strass "Shourouk-like" semble crier autour de mon cou qu'il n'est pas ce qu'il a l'air d'être là, que son côté toc est fait EXPRÈS.
Bref, je crois qu'il faut se rendre à l'évidence, ça ne va très certainement pas changer aujourd'hui d'autant que depuis mon dernier anniversaire (32 ans) s'ajoute à mon problème des tendances une vilaine interrogation encore plus désagréable quand elle surgit au détour d'une robe un peu courte: "est-ce que c'est de mon âge ?".
Violette, qui s'y connait un peu, (elle a fait des études juridiques) m'a remis les idées en place quand je lui confiais mettre 9 fois sur 10 ma robe noire portefeuille monop 2007 après avoir essayé le reste de ma penderie: "Pas besoin de PORTER de la fashion pour COMPRENDRE la fashion". Et moi d'en déduire que peut-être, ma robe noire, c'est ma "signature" (prononcer à l'anglaise), un peu comme le 501 et le pul col V de Jane.
Que les choses soient claires, 1) j'ai conscience que tout ceci est du domaine du pas grave du tout, moins grave encore que n'avoir jamais su faire cuire correctement une meringue et 2) je ne réserve pas mes pensées à ces futilités, par exemple il peut m'arriver d'être complètement absorbée par des interrogations d'une toute autre profondeur, comme de chercher à savoir comment résoudre ce problème d'ongles striés comment trouver enfin une solution à cette satanée dette.
Et puis peut-être que ça n'est pas si dérisoire. Peut-être que c'est un peu comme ce truc de vouloir maigrir, une fois qu'on arrête, c'est là que ça vient, ou pas, mais il y a malgré tout un poids qui s'en va, non ?
Voilà c'est tout, en tous cas ces chaussures pas spécialement fashion de l'attitude pédestre sont les plus confortables compensées de la terre et en soi c'est tout de même un argument de poids. Et puisque ça m'a été demandé hier, ce sont donc des Georgia Rose, et elles sont disponibles ici (ceci n'est pas un lien affilié).
Edit: toute remarque sur l'élégance de mes orteils n'aura que peu d'impact, mes pieds sont pour moi une affaire classée depuis des lustres, à tel point que j'ai réglé le problème en me désolidarisant complètement d'eux. C'est simple, je ne les CONNAIS PAS.
Edit2: Vous pouvez aussi me lire ici today pour connaitre la liste des 10 trucs indispensables à mettre dans une valise. Conseils qui compte-tenu de mon billet du jour sont à prendre avec quelques pincettes...