C'est légèrement à l'arrache (Ého, il reste deux trois personnes pour en profiter ou j'ai vraiment loupé tous les avions ?) que je finis par vous livrer ma sélection de livres pour cet été. Attention, il s'agit bien de bouquins que j'ai déjà lus et non de ceux que je compte emmener. Je pourrais choisir cette option mais j'aime toujours mieux être certaine d'avoir aimé avant d'en parler (il y a une répétition dans cette phrase sauras-tu la retrouver ?). Autre précision, comme je le disais il y a peu j'ai traversé une période assez aride de lectrice, pendant laquelle je n'ai pas réussi à me concentrer sur grand chose. Je n'ai donc pas des tonnes d'inédits à vous suggérer et certains des ouvrages cités dans ce billet ont déjà fait l'objet de billets, dans ce cas je renvoie sur la page concernée. J'ai également volontairement parlé de parutions un peu anciennes disponibles en poche, histoire de participer moi aussi au redressement productif MAIS rigoureux et surtout JUSTE. Enfin, ma conception du livre de l'été est celle-ci: il faut qu'il soit une source de plaisir. Ce qui en soi veut tout et rien dire mais en gros, sus à la culpabilité du bouquin léger, s'il est bien un moment où on a le droit de se mettre les neurones en jachère, c'est peut-être celui-ci.
Néanmoins, néanmoins, néanmoins... Le plaisir de lecture peut subvenir autrement que dans de la chick lit à pas cher (que je m'autorise parfois, de la même façon que j'aime les kinder bueno et les Voici sur la plage). On peut se retrouver complètement embarqué dans un classique réputé difficile, dans une saga de 800 pages où l'écrivain utilise un jargon québécois (thanks éternel à Despé pour les chroniques du plateau du mont-royal) ou dans un polar rageur et sanglant dans la pampa argentine.
Voilà c'est tout, place à la liste. Sachant que vous avez donc ici la version 2011, 2010, celle de 2008 et de 2007. (en 2009 j'avais poney). Et que dans la rubrique livres vous pouvez aussi trouver votre bonheur.
- Les séparées de Kéthévane Davrichewy: Je croyais en avoir parlé mais je ne le retrouve pas, si ça se trouve j'ai rêvé. C'est un vrai beau livre sur l'amitié féminine et toutes ses ambiguités, dévoré en deux jours et offert par une belle personne. Quand s'ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l'enfance ne se quittaient pas se sont perdues. Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d'autres chagrins.
- Mapuche de Caryl Ferey: Idem, déjà chroniqué, un polar sombre et violent mais aussi chaud, très chaud. Certains ont détesté, j'ai personnellement été enivrée et compte bien emmener avec moi les précédents opus de l'auteur.
- Tous les bouquins de Jane Austen: J'ai du mal à en choisir un parce que je les ai tous adorés. Si parmi vous il en est certaines qui sont passées à côté de la grande Jane, je vous en supplie, profitez de la plage pour vous y mettre. Il y a les histoires d'amour toujours contrariées puis finalement résolues mais aussi une peinture de l'Angleterre de la fin du 19ème siècle, un discours féministe s'il en est et un style tellement délicat qu'il est inimitable, PD James a récemment essayé d'écrire une suite à Orgueil et préjugés et s'y est à mon sens cassé les dents.
- Crépuscule de Michael Cunningham: Celui-ci c'est ma copine Julie qui me l'a offert pour mon anniversaire. Le genre de cadeau qui signifie: "je te connais, toi". New-York, elle est éditrice, il est galeriste, il se sent à la croisée des chemins et éprouve des désirs irrepressibles qui ne se dirigent pas tous vers sa femme. C'est écrit merveilleusement bien, c'est triste et sombre mais c'est beau.
- Lovesong, d'Alex Miller: Je l'ai fini hier soir et j'ai bien aimé, ce n'est pas non plus le chef d'oeuvre de l'année mais c'est une belle histoire d'amour, une façon assez inédite d'écrire sur la douleur que l'envie d'enfant inassouvie peut provoquer dans un couple. C'est un Australien qui écrit, sur une femme tunisienne installée à Paris dans les années 80, Sabiha, convaincue depuis toujours qu'en son sein sommeille la fille qu'elle est destinée à faire naitre un jour. Sauf qu'avec John, professeur australien et amour de sa vie, ils ont beau s'aimer, l'enfant ne vient pas. Très joli, vraiment.
- Les Spellman et associés contre-attaquent de Lisa Lutz: Chaque année donc je vous parle du nouvel opus de Lisa Lutz. Exemple typique de chick lit' qui n'en est pas vraiment. Polar, roman d'espionnage, saga familiale, je ne sais pas bien comment classer cet ovni littéraire mais c'est hilarant et même parfois émouvant. Commencez par le premier c'est mieux.
- Les blessures invisibles de Nicholas Evans: bouquin filé par ma dealeuse préférée et avalé d'une traite sur la plage de mon hôtel mauricien en mars dernier. C'est écrit par l'auteur de "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux", qui a donné naissance au film éponyme (et que j'adore). Une vraie saga américaine, un livre plein de sentiments, de ressentiments. Il y est question de quête d'identité, d'amour fou, de l'ouest américain, et des conséquences dévastatrices des secrets de familles longtemps étouffés. Nicholas Evans est un conteur merveilleux, foncez. (par contre on pleure).
- Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan: Je sais, j'en ai parlé et je suis loin d'être la seule. Mais si vous êtes passé à côté, il est temps de vous rattraper, vraiment c'est un bijou, un des plus beaux livres que j'ai pu lire.
- Le fils, de Michel Rostain: Egalement chroniqué, pour des raisons personnelles j'envisage de le relire, parce que j'ai rarement lu quelque chose de plus juste sur la perte d'un enfant.
- 1Q84 d'Haruki Murakami: C'est le seul que je n'ai pas lu mais juste commencé. Ma mère a adoré et je crois savoir qu'elle n'est pas la seule (genre c'est un best seller mondial, hein). A première vue ça me semble très prometteur et je ne serais pas étonnée que ce soit MA saga de l'été. C'est une trilogie qui se déroule au Japon sur fond de thriller fantastique et... je n'en sais pas beaucoup plus.
- Stephen mc Cauley: L'objet de mon affection. J'ai déjà du en parler mais je ne retrouve plus où. J'adore cet auteur très gay. Le livre a donné naissance à un film avec Jenifer Aniston il me semble. C'est l'éternel sujet d'une fille qui tombe amoureuse d'un garçon sensible, un peu trop. C'est écrit comme du Aristead Maupin je trouve et d'une manière générale j'ai aimé tous les bouquins du gars. Tout à fait emblématique de ce que j'aime lire l'été.
Voilà sinon en vrac: tous les bouquins de John Fante, ceux d'Aristed Maupin, les Jaenada, les Alison Lurie (Un été à Key West, formidable), les Jay mc Inerney etc etc etc... Et puis pour rire, aussi, Gail Parent, de la chick lit' de qualité à la sauce juive new-yorkaise.
Bonnes lectures !