J'ai des envies de bourrasques de vent sur une plage et de course effrenée vers la brasserie la plus proche pour s'y réchauffer d'un thé. J'ai envie du bruit des feuilles que l'on foule le dimanche en automne avec les enfants. De potimarrons et de feu de cheminée.
Envie d'un week-end à Londres avec les copains, comme celui là, sans la gastro si possible, merci. Une balade à vélo à Amsterdam, des frites à Bruxelles ou une fête underground à Berlin. D'une veste militaire, aussi.
Envie d'imprimés tigre ou panthère pour être carrément lionne, de trajets pour l'école avec sa menotte dans la mienne, de ce moment où son regard va croiser le mien le soir, après que je l'ai observée en cachette, évoluer dans ce monde où je n'y suis pas.
Envie d'une virée avec ma grande pour renouveler une garde robe trop petite, virée qui se terminera, je le sais, dans un bain de sang, parce que ma fille devient un fantôme dépressif dès qu'elle franchit la porte d'un magasin. Rien n'est beau, rien ne lui va, moi qui pensais qu'elle aurait le shopping plus joyeux que je ne l'avais à son âge, 12 ans alors et déjà à l'étroit dans un 42.
Envie d'entrer enfin dans la patisserie des rêves de Philippe Concini, tout en sachant déjà que le choix sera cornélien et qu'à peine sortie je regretterai de ne pas avoir opté pour l'autre gâteau qui me faisait de l'oeil.
Envie de nouveaux sujets, de nouveaux articles, de premières lignes si difficiles à pondre et de ce sentiment indescriptible qui me remplit lorsque je viens à bout d'un papier.
Envie des livres de la rentrée, de la nouvelle saison d'Homeland mais aussi de Downton Abbey, de m'envoler pour New-York en famille, mes parents compris, pour voir leurs yeux ébahis par la grosse pomme. Envie de matins comme celui d'hier, tous sur le canapé devant le Roi Lion, tous, sans exception, en larmes quand Mombassa meurt devant son fils pétri de culpabilité.
Envie de rencontres, de blas blas blas et de cette sensation, parfois, d'avoir compris.
Envie de soirées arrosées, de l'air qui sent l'hiver, et de petits déjeuners au lit.
Je sais bien que nombre de ces souhaits ne seront pas satisfaits et que d'ailleurs c'est sûrement mieux ainsi parce que la plupart n'ont pour autre objet que d'exister. Souvent, même, je préfère le "tu l'auras" au "tiens le voilà". Je suis une désireuse, je crois.