Cette nuit, en pleine phase de sommeil paradoxal (j'adore cette expression de sommeil paradoxal même si je ne comprends pas bien ce qu'elle signifie, je sais c'est paradoxal), j'ai senti une présence silencieuse à mes côtés.
C'était Rose.
Honnêtement, je ne suis pas bien persuadée que l'instinct maternel, bla bla bla, existe. Sauf dans ces moments là. Je veux dire, ce truc qui fait qu'on se réveille en sursaut avec le coeur à 200 sans même que notre enfant ait prononcé le moindre mot. Comme si le simple fait d'être planté à côté de nous suffisait à interférer avec notre sommeil contradictoire paradoxal. Attention, hein, c'est une mère qui a fait semblant de dormir des dizaines et dizaines de fois quand ses enfants pleuraient la nuit, espérant secrètement que leur père finirait par se réveiller pour ramper sous le plumard récupérer cette pute de tétine barrée sous le lit et COINCÉE entre le mur et les barreaux. (La conne).
Oui donc, je ne suis pas en train de dire que mon instinct maternel est assez puissant pour me faire sortir de ma couette à 4h du matin (il y a des fois où je n'hésitais pas à filer un discret coup de pied au churros pour qu'il se réveille, pour immédiatement faire re-semblant d'être complètement endormie). Mais il m'en reste assez, de cet instinct pourri, pour faire un bond de douze mètres quand un de mes rejetons se colle à dix millimètres de moi la nuit, sans même me parler.
Souvent c'est pour une raison qui ne justifie en rien la panique dont je mets quatre heures à me remettre (va te rendormir après un shoot d'adrénaline pareil). Par exemple, le machin, hiver 2011, ONZE ans, quand même, plantage à côté de moi, bond de douze mètres et voix d'outre-tombe du machin en guise de réponse à mon très maternel: "putain mais qu'est-ce que tu fous là ?":
"je crois que je vais vomir".
MAIS POURQUOI ÉPROUVER LE BESOIN DE ME PRÉVENIR ?
Après avoir vomi, pourquoi pas, hein. Mais AVANT ? Je crois que je l'ai déjà narré ici mais notre réflexe instinctif (pas parental mais de survie) a été avec le churros d'immédiatement disparaitre sous notre couette en hurlant "pas sur nous, pas sur nous".
Cette nuit, donc, c'était Rose, QUATRE ANS (presque la majorité quand on y pense, je retire ce que j'ai dit hier sur le fait que c'était encore mon bébé), qui faisait le planton jusqu'à ce que je bondisse de douze mètres et manque de casser ma pipe.
Et à ma très maternelle question: "mais bordel ça ne s'arrêtera jamais ?", elle m'a calmement expliqué, des trémolos dans la voix, qu'elle n'arrivait pas à accrocher sa tétine au bras de son doudou.
What-the-fuck.
Quatre heures du matin. Douze années en tout de sommeil paradoxalement complètement foutu en l'air.
Je n'ai même pas crié. Je n'ai même pas commencé mon sermont sur combien il est désormais un peu ridicule à QUATRE ans d'avoir une tétine pour dormir la nuit (la vérité c'est que je m'en contrefous qu'elle ait une tétine la nuit, SAUF si ça lui donne une raison de venir me réveiller). J'ai même pas menacé de balancer la tétine si jamais elle recommençait.
Non, j'ai très naturellement commencé à essayer de faire un noeud avec le bras en mousse du doudou autour de l'anneau de la tétine. Sans y parvenir bien sûr, parce que c'est tout bonnement IMPOSSIBLE. C'est comme essayer d'attacher tes cheveux avec une queue de cerises (oui j'ai essayé). (j'essaie aussi à chaque clémentine que je mange de les peler de façon à pouvoir faire ensuite un petit lampion avec la mèche, là, vous voyez ?) (je n'y arrive plus du tout aussi bien qu'avant, je pense qu'on nous cache des choses sur les clémentines).
Bref, j'ai mal dormi. Et ce matin, la grande a 39 de fièvre. Ah et oui, je me réjouissais, j'avoue, du changement de job du churros, partant naïvement du principe qu'en terme d'horaires on avait touché tellement le jackpot depuis deux ans qu'à moins de le faire dormir sur place rien ne pourrait être pire.
J'avais tort.
Il peut y avoir pire.
Comme le fait de commencer à 8h30 et plus à 9h.
Ce qui implique pour moi de me lever pour emmener number three à l'école et me priver de l'énorme avantage que représentait ma vie de larbin de la presse free lance: pouvoir écraser jusqu'à 8h.
Par contre pour l'instant il rentre toujours aussi tard.
Comment on dit, déjà ? Dindon de la farce ? Hello.
Edit: rien à voir mais j'ai cru comprendre qu'il y avait des problèmes pour poster des commentaires. Je tiens à vous dire que 1) je n'ai banni personne, vous n'êtes punis de rien et 2) je suis en train de travailler à la migration de ce blog vers wordpress, ce qui prend du temps mais devrait à terme régler certains problèmes. Je vous remercie en tous cas de votre patience.