Docteur Hot m'avait prévenue lors de mon passage aux urgences, "du côté du caca ça ne va pas forcément être easy easy". Je confirme, bien que sirotant des laxatifs matin, midi et soir, mes intestins se la coulent douce quelque part au soleil. Il faut savoir que j'ai le transit un poil susceptible, changez-moi d'endroit deux jours et c'est terminé, rétention maximale. Bref, ce ne serait pas si grave si jeudi Rose n'avait pas commencé à vomir tripes et boyaux, ne laissant que peu de doutes sur l'arrivée en fanfare de ma meilleure ennemie: la gastro.
Là d'un coup, un peu comme avant de mourir, j'ai vu défiler, affolée, tous les sachets de Forlax ingurgités depuis dix jours. Une bombe à retardement, voilà comment désormais je me vois. Je ne sais pas quand, je ne sais pas où, mais je SAIS en revanche que d'ici là je ne sors plus de chez moi. Parce que lorsque cela va se déclencher, la guerre au Mali à côté, hein...
Mises à part ces considérations printannières, quelques brèves du lundi parce que je ne suis pas non plus qu'un sacrum en pièces détachées.
- Vendredi soir j'ai bravé mes peurs intestinales ET mes douleurs du séant pour un ciné avec mes grands et le churros. Au bout de dix minutes je ne savais déjà plus comment me tenir et j'ai enfin saisi ce qu'entendait vraiment mon frère lorsqu'il m'avait dit, laconique - après m'avoir fait PAYER la consultation le bâtard : "trois semaines minimum avant que la douleur soit à zéro. En attendant, ne prévois rien qui implique de rester assise plus d'un quart d'heure". Il n'empêche que j'ai tenu parce que le film en question, "Hapyness Therapy" est tout simplement génial. Une comédie romantique comme je les adore mais pour une fois les héros ne vivent pas sans rien foutre dans des lofts de malade à NY. Et les deux acteurs, Jenifer Lawrence et Bradley Cooper sont fantastiques. Surtout, le film aborde sous un angle humoristique mais pas que, la question de la folie, de la façon dont on peut vivre et aimer quand dans la tête ça ne tourne pas tout à fait rond ou alors si mais à 100 à l'heure. Allez-y c'est un bijou. Ensuite on a mangé un bout chez Factory and co et leurs gâteaux sont hallucinants (mais moins bons que beaux).
- Si vous avez lu et aimé "La liste de mes envies", sachez qu'une pièce adaptée du livre se joue en ce moment au Ciné 13. Je devais m'y rendre samedi mais après avoir constaté la veille que ça n'était pas encore ça, j'ai préféré remettre à plus tard. Mais on m'a dit que c'était vraiment génial. J'en reparle très vite.
- J'ai découvert grâce à mon amie Laurence le blog de Baptiste, interne en médecine: "Alors Voilà". Attention, je vous préviens c'est addictif. Rarement lu quelque chose d'aussi juste, d'aussi émouvant, de drôle aussi parfois, sur la blogosphère. C'est simple, j'ai scotché pendant trois heures. Je veux dire, j'ai VRAIMENT scotché dessus pendant trois heures (clin d'oeil à l'auteur). Je vous intime l'ordre d'y aller. Je voudrais que ce Baptiste soit mon ami, je crois.
- Mine de rien, malgré les amendements surréalistes de la droite, en dépit de pas mal de doutes quant à la suite - la PMA - et des manifs menées tambour battant par madame Barjot, frigide de son prénom - ou de son état, on ne sait pas -, l'article 1 de la loi sur le mariage pour tous a été voté. Personnellement j'ai pleuré de fierté en écoutant Christiane Taubira prononcer son discours. Je me suis dit qu'on l'avait enfin, notre Simone de gauche. Je me suis dit que si mes enfants un jour souhaitaient se marier avec une personne du même sexe, il pourraient le faire. Je me suis dit que j'avais voté pour ceux qui rendaient ça possible. Et qu'au moins pour ça, je ne le regrettais pas. Je me suis aussi rappelé que la suppression de la peine de mort s'était faite envers et contre une grande partie de la population. Et que parfois, c'est ça aussi la politique. Prendre des décisions envers et contre tout. J'attends la suite, désormais.