Deux semaines que je veux vous en parler, voire un peu plus parce que j'ai eu la chance - j'ai mes relations - d'avoir vu ce film lors de sa première projection devant l'équipe (pardon my branling).
Et puis entre la connexion à 56 kbit de mon bled montagnard et les galères de migration, pof, le billet est passé à la trappe. Mais comme le week-end s'annonce à priori bien chonchon niveau météo, je me dis qu'un petit conseil cinoche ne peut pas faire de mal.
Il s'agit donc de la Cage dorée. Certes, je suis difficilement objective parce qu'il est produit par l'équipe également aux manettes de Comme des frères et qu'Hugo et Laetitia, ben je les kiffe, quoi. Le réalisateur, Ruben Alves, est de ceux que vous voyez une fois et dont vous tombez dingue de sa gentillesse (et du reste mais j'ai ma dignité donc je ne m'étendrais pas) (enfin...). Quant aux acteurs, gros potentiel de sympathie également: Chantal Lauby (amour EVER), Roland Giraud, mais aussi Rita Bianco et Joaquim de Almeida, pas très célèbres ici mais véritables stars au Portugal.
Surtout, il y a l'histoire, faussement légère et douce amère de ce couple de concierges portugais. Nichés dans leur loge des beaux quartiers parisiens depuis 30 ans, ils sont devenus l'alpha et l'omega de leur entourage, qu'il s'agisse des habitants de l'immeuble jamais à court d'idées pour exploiter Maria ou du patron de José, lui aussi incroyable de condescendance paternaliste et néanmoins incapable de se passer de son employé modèle.
Si bien que le jour où Jose et Maria se voient offrir sur un plateau la possibilité de repartir au Portugal dans des conditions inespérées, c'est tout le quartier qui se ligue pour les en empêcher.
Vous ajoutez à cela une bonne et belle histoire d'amour impossible sur fond de fracture sociale et vous obtenez un film bonbon, qui fond dans la bouche et vous laisse quelques petites coupures sur le haut du palais. Personnellement j'ai plus pleuré que ri, parce que j'adore le fado et qu'il y a dans une scène une chanteuse professionnelle du tirage de larmes et aussi parce que j'ai trouvé qu'au delà de cette comédie un peu communautaire - j'ai cru comprendre que les Portuguais de France étaient ultra enthousiastes tant ce qui est dit dans le film leur parle -, le message nous concerne tous: Comment trouver sa place, comment savoir si l'on appartient à cet ici contre lequel on râle tous les jours ou ce là-bas dont on rêve mais qui n'est peut-être finalement là que pour nous faire rêver ?
Bref, allez-y si ça n'est pas déjà fait (le film a très bien démarré, quelle belle nouvelle), je vous promets que vous ressortirez les yeux un peu mouillés et le sourire au lèvres. Et aussi Chantal Lauby, quoi. Je vous ai dit que j'aime Chantal Lauby ? Je veux dire, vraiment.