Oyez oyez braves gensssss, je suis rentrée.
Je suis rentrée et déjà en colère.
Oui, je sais, c'est limite pathologique d'être en colère après une semaine idyllique dans les alpages. Mais je vous jure que ce n'était pas prévu. Je pensais très sincèrement vous faire un petit billet tout doux, rempli de tout ce qui dans mes vacances m'avait comblée.
Du genre que mes loulous ont eu le flocon.
Malgré le forfait de ma fille déclaré à la dernière minute pour cause d'indigestion de raclette. Ou de chocolat. La pauvrette a vomi tout son quatre quart sur ses skis. Et sur sa salopette. Et aussi sur mes boots. Egalement sur le siège auto. Heureusement, le moniteur, charmant Patriiiiiiiiiick aux yeux bleux, lui a décerné le flocon au mérite.
Ouf.
Quand à mon fils adoré, il a même eu le privilège de passer les épreuves de la première étoile.
Qu'il a foirée dans les grandes largeurs.
Mais re-ouf, il est reparti avec à la boutonnière un sublime flocon tirant presque sur la première étoile. Ok j'admets, ma fierté de mère en a malgré tout pris un coup, cette première étoile, je me la rêvais. J'ai beau conspuer les parents qui misent à fond sur leurs enfants pour expier leurs propres échecs, j'aurais évidemment adoré que la chair de ma chair soit repérée par Patou comme futur haut potentiel du ski alpin. A priori c'est raté, mais rien n'est perdu, il reste tout un tas de sports qu'il n'a pas encore essayé.
Bon, bref, ce fut une semaine pleine de petits bonheurs, de soleil de montagne, de livres délicieux dont je vous parlerai, de chaises longues, de remontées sur les télésièges le visage tourné vers le soleil, de jours sans douches - oui, pour moi, les vacances c'est aussi parfois ne pas se laver, j'assume - et de nuits paisibles rythmées par le flot du torrent. Oh, bien sûr, il y eut des dilemmes abominables comme celui de savoir si cette fois-ci "on redescend par la bleue de l'Eychauda ou la rouge de la Cucumelle" ? Ou pire, "vin chaud ou grog, pour la pause de dix heures ?". Voire carrément déchirants, le soir venu, "raclette ou fondue ?". Et oui mes amis, même quand on pense que tout va bien, la vie reste une succession d'épreuves pas faciles faciles.
Tout ça ne vous dit évidemment pas pourquoi ce matin je suis en colère. Et là tout de suite, je me demande si finalement je ne vais pas vous faire attendre un peu pour vous l'expliquer. Parce que quelque part, ce n'est pas super sympa de revenir après une semaine d'absence - au fait, vous avez pleuré ? - et d'immédiatement vous infliger un grand cri de femme qui souffre. Certes, on est lundi et qui dit lundi dit grand cri. Mais après tout, avec mardi aussi ça rime.
Quoi qu'il en soit mes petit lapins, vous m'avez drôlement manqué.
EDIT: Juste un petit mot pour une petite fille au prénom de fleur née hier à qui je pense très fort aujourd'hui parce qu'elle est un tout petit peu fragile. Des baisers aussi à sa maman et à son papa. Tout va bien se passer.