Alors comme cette grossesse peu à peu prend fin et que je sens que vous
êtes extrèmement frustrés que je n'en ai pas plus parlé - si si, t'es
frustré(e), pas la peine de nier - je vous fais un petit débrief à
l'aube de ma 35ème semaine.
35 semaines d'amenorhée. Ou pas. J'en sais rien putain. Sérieux, je
suis à un mois et demi d'accoucher et je n'ai toujours pas compris
comment on calcule à combien on en est. Ni comment on écrit aménohrée.
Je laisse tomber, je n'aurai jamais mon diplôme de femme enceinte.
Bref, je tenais à vous parler de ce dernier trimestre, cette apothéose de la gestation. Déjà, mon amie, si tu es pour ta part en train de dégueuler partout rapport que tu vis ces si charmants instants des trois premiers mois et que tu penses en toute bonne foi qu'après, le reste ce sera une promenade de santé, je suis au regret de te décevoir.
Les nausées et tout le saint frusquin ce n'est RIEN à côté de ce que tu endures les deux derniers mois.
Heu... tu veux une photo de mes hémorroïdes ?
Bon alors arrête de la ramener.
Donc, disais-je avant que la petite joueuse de même pas douze semaines m'interrompe, les deux derniers mois, ça craint.
D'abord, tu es essoufflée rien qu'à l'idée d'aller jusqu'à ton lit que tu ne quittes pourtant que pour aller pisser. Tous les quarts d'heure il est vrai. Ensuite, tu perds l'équilibre régulièrement probablement en raison du déplacement sournois de ton centre de gravité.
Ne parlons pas des vergétures, je crois m'être assez souvent plainte de ce léger désagrément.
Il n'empêche que ces garces dont tu étais persuadée de t'être prémunie grâce à tous les soins prodiguées depuis le test de grossesse apparaissent en général en une nuit sans crier gare. Probablement après un éternuement dont tu ne te serais pas rendu compte et qui tel la goutte d'eau qui fait déborder le vase...
Donc t'es défigurée de l'abdomen. Et aussi de l'anus mais je préfère ne pas insister sur ce point on est lundi matin quand même. Juste, les hémorroïdes sont à mon avis la dernière bonne blague de Dieu avant de laisser ces crétins d'Adam et Eve livrés à eux même autour de leur arbre. Ah il a bien du rigoler le pater noster, en imaginant l'autre excitée huit mois après avec le boum boum en chou fleur. Pervers, va.
A part ça, tout va bien.
Sauf que tu commences à flipper sévère en ce qui concerne l'accouchement.
D'autant que tout le monde commence évidemment à t'en parler.
Et à te raconter, genre, que la soeur de truc s'est vidée de ses intestins sur la tronche de son mec au moment d'expulser son bébé ce qui en soi n'est pas si grave - et totalement normal - mais qui leur vaut de payer un sexologue 110 euros par semaine depuis. En même temps c'est pas vieux, deux ans tout au plus, il s'en remettra.
Ou que machinette est restée hémiplégique après une erreur de péridurale pratiquée à l'arrache par un interne anesthésiste de 17 ans, forcément, au mois d'août, tu penses, y'a personne dans les hôpitaux parisiens, c'est pas pour rien que personne ne baise en novembre, c'est pour éviter d'y rester à l'accouchement neuf mois après, et au fait, toi, tu accouches bien en juin ? Ah, non, en... août ? Ah, parce qu'on aurait dit que... Non mais t'as rien à craindre, machinette elle était à l'hosto du 13ème, tu sais, oui, c'est ça... Ah... toi aussi ? Hum... Bon, faut que je te laisse, en fait, y'a justement mach... tuuut tuuuut tuuut...
Enfin, seskuellement, je ne vais pas te raconter d'histoires, y'a plus grand chose non plus à espérer, surtout depuis que la gynéco a triomphalement déclaré devant ton mec qu'elle sentait la tête de bichette rien qu'avec son doigt.
Depuis il dort en jean et te demande pardon si d'aventure il effleure ton pied.
Forcément, c'est à ce moment précis que toi tu t'enverrais toute une garnison si ton corps le permettait.
Forcément.
Voilà, je passe sur les jambes qui n'en sont plus, sur les fuites de lait dès que tu tousses, sur la peur panique de perdre les eaux au supermarché, sur les contractions dont tu n'es jamais totalement sûre qu'elles en sont vraiment, sur les culottes filet que la maternité te demande d'acheter et qui détruisent tout espoir de ressembler à nouveau un jour à une femme.
Et pourtant, pourtant, pourtant...
Tu as beau compter les jours avant l'accouchement, égrener les semaines d'aménorhée les unes après les autres te réjouissant d'approcher du terme, une petite voix te chuchote de ne pas être trop pressée.
Parce qu'une fois que ce sera terminé, tu ne sentiras plus jamais ces vagues dans ton ventre. Et que plus jamais tu ne seras submergée par ce va et vient qui te remplit encore et encore. Alors finalement, tu gardes tout. Hémorroïdes, vergétures, brûlures d'estomac et crampes nocturnes. Tu gardes tout parce que tu sais que de toutes façons, après, tu ne te souviendras que de ces vagues.
Edit: la photo c'est un cadeau de Marie-Odile, elle l'a prise à Jersey et aurait pu illustrer mon billet sur les poussettes. Sérieux, une bonne charrette, six chaises dessus et t'as un véhicule pour sextuplés !
Les nausées et tout le saint frusquin ce n'est RIEN à côté de ce que tu endures les deux derniers mois.
Heu... tu veux une photo de mes hémorroïdes ?
Bon alors arrête de la ramener.
Donc, disais-je avant que la petite joueuse de même pas douze semaines m'interrompe, les deux derniers mois, ça craint.
D'abord, tu es essoufflée rien qu'à l'idée d'aller jusqu'à ton lit que tu ne quittes pourtant que pour aller pisser. Tous les quarts d'heure il est vrai. Ensuite, tu perds l'équilibre régulièrement probablement en raison du déplacement sournois de ton centre de gravité.
Ne parlons pas des vergétures, je crois m'être assez souvent plainte de ce léger désagrément.
Il n'empêche que ces garces dont tu étais persuadée de t'être prémunie grâce à tous les soins prodiguées depuis le test de grossesse apparaissent en général en une nuit sans crier gare. Probablement après un éternuement dont tu ne te serais pas rendu compte et qui tel la goutte d'eau qui fait déborder le vase...
Donc t'es défigurée de l'abdomen. Et aussi de l'anus mais je préfère ne pas insister sur ce point on est lundi matin quand même. Juste, les hémorroïdes sont à mon avis la dernière bonne blague de Dieu avant de laisser ces crétins d'Adam et Eve livrés à eux même autour de leur arbre. Ah il a bien du rigoler le pater noster, en imaginant l'autre excitée huit mois après avec le boum boum en chou fleur. Pervers, va.
A part ça, tout va bien.
Sauf que tu commences à flipper sévère en ce qui concerne l'accouchement.
D'autant que tout le monde commence évidemment à t'en parler.
Et à te raconter, genre, que la soeur de truc s'est vidée de ses intestins sur la tronche de son mec au moment d'expulser son bébé ce qui en soi n'est pas si grave - et totalement normal - mais qui leur vaut de payer un sexologue 110 euros par semaine depuis. En même temps c'est pas vieux, deux ans tout au plus, il s'en remettra.
Ou que machinette est restée hémiplégique après une erreur de péridurale pratiquée à l'arrache par un interne anesthésiste de 17 ans, forcément, au mois d'août, tu penses, y'a personne dans les hôpitaux parisiens, c'est pas pour rien que personne ne baise en novembre, c'est pour éviter d'y rester à l'accouchement neuf mois après, et au fait, toi, tu accouches bien en juin ? Ah, non, en... août ? Ah, parce qu'on aurait dit que... Non mais t'as rien à craindre, machinette elle était à l'hosto du 13ème, tu sais, oui, c'est ça... Ah... toi aussi ? Hum... Bon, faut que je te laisse, en fait, y'a justement mach... tuuut tuuuut tuuut...
Enfin, seskuellement, je ne vais pas te raconter d'histoires, y'a plus grand chose non plus à espérer, surtout depuis que la gynéco a triomphalement déclaré devant ton mec qu'elle sentait la tête de bichette rien qu'avec son doigt.
Depuis il dort en jean et te demande pardon si d'aventure il effleure ton pied.
Forcément, c'est à ce moment précis que toi tu t'enverrais toute une garnison si ton corps le permettait.
Forcément.
Voilà, je passe sur les jambes qui n'en sont plus, sur les fuites de lait dès que tu tousses, sur la peur panique de perdre les eaux au supermarché, sur les contractions dont tu n'es jamais totalement sûre qu'elles en sont vraiment, sur les culottes filet que la maternité te demande d'acheter et qui détruisent tout espoir de ressembler à nouveau un jour à une femme.
Et pourtant, pourtant, pourtant...
Tu as beau compter les jours avant l'accouchement, égrener les semaines d'aménorhée les unes après les autres te réjouissant d'approcher du terme, une petite voix te chuchote de ne pas être trop pressée.
Parce qu'une fois que ce sera terminé, tu ne sentiras plus jamais ces vagues dans ton ventre. Et que plus jamais tu ne seras submergée par ce va et vient qui te remplit encore et encore. Alors finalement, tu gardes tout. Hémorroïdes, vergétures, brûlures d'estomac et crampes nocturnes. Tu gardes tout parce que tu sais que de toutes façons, après, tu ne te souviendras que de ces vagues.
Edit: la photo c'est un cadeau de Marie-Odile, elle l'a prise à Jersey et aurait pu illustrer mon billet sur les poussettes. Sérieux, une bonne charrette, six chaises dessus et t'as un véhicule pour sextuplés !