Avant-hier, je suis allée faire ma révision des 4000 chez ma gynéco - "maman, c'est quoi une gynélo...quologue ? Un docteur de la zézette ma chérie. Ah, d'accord".
Après avoir devisé gaiement sur le bouquin que j'étais en train de lire - les Déferlantes, même que ça s'annonce vraiment bien, merci à celles qui me l'ont conseillé - et parlé de nos enfants - dix ans qu'elle me suit, ça crée des liens - nous avons endossé nos rôles respectifs, moi celui de la patiente, elle celui du médecin. Elle a alors procédé aux examens d'usage, frottis, observation de la cicatrice et palpation de l'abdomen.
Ensuite, elle m'a demandé de serrer bien fort son doigt histoire de voir où en était mon périnée.
Je suis la championne du vagin, nom d'un chien. Musclée comme c'est pas permis au niveau de mon intimité.
Voilà, y'en a qui naturellement ont le mollet galbé ou des abdos particulièrement bien dessinés. Moi j'ai les sphincters toniques, on choisit pas.
En même temps, certes, c'est le truc dont on a un peu de mal à se vanter en société et qui ne se voit pas vraiment en maillot sur la plage, mais à priori, les Téna, c'est pas pour moi. Et cerise sur le gâteau, je suis dispensée de rééducation du minou.
Et ça, ma foi, ça fait plaisir.
Du coup, en sortant du cabinet médical, histoire de fêter ça, je me suis acheté une part de flan dans la boulangerie de mon ancien quartier. Ensuite, je me suis assise à une terrasse de café et j'ai commandé un panaché. La nuit tombait, il faisait doux, et pendant quelques minutes, je n'avais plus d'enfants, plus de mari et je n'avais plus 37 ans.
Pour un quart d'heure, un quart d'heure seulement, j'étais simplement une parisienne qui buvait un panaché à la terrasse d'un café.
Une parisienne dotée d'un périnée en béton, qui plus est.
Tu sais quoi ? C'était bon.