Elle s'appelle Lily. Et c'est une amie. Elle est sur la route sineuse et tortueuse de la PMA, cet affreux sigle qui veut dire "procréation médicalement assistée".
Pour les plus perspicaces d'entre vous, je l'ai rajoutée récemment dans ma blogroll, après qu'elle m'ait donné la permission. Au départ, son blog, "neuf mois et des brouettes" était plus un journal intime qu'elle n'avait pas forcément envie de rendre public. Et puis elle a changé d'avis, parce que me dit-elle, marre de la double peine, celle qui consiste non seulement à souffrir de ce ventre qui ne veut ou ne peut pas mais aussi à avoir honte de ne pas arriver à devenir mère.
Pour moi, Lily et toutes ses compagnes d'infortune sont déjà mères, ne serait-ce que par les épreuves qu'elles traversent quotidiennement, de faux espoirs en désillusions cruelles, de piqures en échographies, de spermogrammes en bilans hormonaux.
Lily parle donc de tout ça avec une simplicité et une vérité qui me touchent tout particulièrement, parce que c'est une amie, bien sûr, mais aussi parce qu'elle est juste dans chacun des termes qu'elle choisit pour décrire sa croisade.
Récemment, une lectrice m'a envoyé un mail dans lequel elle aussi racontait sa randonnée. Elle aussi avait les mots pour en parler, des mots que je ne peux pas avoir, moi, parce que je crois fermement qu'on ne peut pas se mettre à la place. On peut imaginer, quand on a eu la chance que "ça" se passe facilement, la douleur éprouvée face à des tests inexorablement négatifs. On peut comprendre, on peut essayer de soutenir, mais finalement, on ne sait rien.
Alors voilà, je me doute que parmi vous, il y a des Lily, qui parfois se disent que je suis bien mignonne avec mon Helmut que je veux vendre, mais que je ne mesure pas ma chance d'être réveillée douze fois par nuit depuis 16 mois. Là-dessus, cela dit, je confirme, je ne mesure pas du tout.
Sérieusement, soeur d'une fille DES, autre sigle affreux qui veut dire que dans les années 70 on a fourgué à ma mère une saloperie appelée distilbène qui a eu des effets moyennement sympas sur l'utérus de ma sister, j'ai une petite idée de la galère que c'est de ne pas avoir un parcours sans embûche pour devenir mère. Mais encore une fois, je ne suis pas dans les tripes de celles qui voudraient bien foutre une bonne claque à leurs faignasses de trompes ou leurs branleurs d'ovaires. Alors voilà, aujourd'hui, ce billet est pour vous les mother to be, que le power soit avec vous.
Et avec ma sister qui couve actuellement, avec la perspective réjouissante de passer SIX MOIS allongée pour donner une chance au têtard de grandir sans sortir du nid prématurément.
Edit: photo un peu facile mais comme hier c'était déco du sapin, cet ange m'a semblé finalement illustrer pas mal le propos.