Si vous lisez ces lignes c'est qu'il existe quelque part un dieu de la 3G qui aura eu pitié de moi. Le paradis a en effet ici un prix, et celui-ci se monnaie en barrettes de réseau téléphonique. Autant vous dire qu'il y en a que ça arrange, en gros tous les membres de ma famille. En ce qui me concerne, ce n'est pas non plus le drame, je pourrais même y prendre goût, même si je n'aime rien tant que pouvoir bloguer au débotté, à la faveur d'une sieste de Rose ou d'une soirée qui se prolonge sans la perspective d'un réveil obligé le lendemain.
Non qu'il n'y ait pas de réveil obligé ici, ne nous méprenons pas, Helmut veille au grain. Mais j'arrive à lui faire son petit dèj avec deux neurones actifs, ce qui est moins évident lorsqu'il s'agit d'aller à mon vrai travail. Bref, d'un côté je suis bien peinée de cette absence de virtualité webesque, d'un autre je dois bien admettre que la dimension quasi binaire – plage/pas plage – de nos journées n'aurait pas forcément nourri des pages et des pages. Idem pour mes photos dont désormais nous nous accordons tous à dire qu'elles sont excellentes, une petite voix me murmure qu'elles n'intéressent à priori que mon entourage restreint. Mais enfin, si j'écoutais un peu trop cette voix castratrice, j'aurais arrêté depuis lurette de me raconter.
Qu'à cela ne tienne donc, voici quelques une des fulgurances qui m'ont traversé l'esprit lors d'une de mes siestes sur le hamac – mon nouvel amour – sous un arbre qui ressemble à un figuier mais qui hélas n'en est point un, ou alors un stérile.
- Après avoir écumé depuis dix ans dès le mois de septembre tous les sites de locations saisonnières à la recherche de la perle rare, (certaines passent leurs heures perdues à remplir et vider des paniers imaginaires sur les portails de vente par correspondance, moi je rêve devant les maisons de luxe que jamais je ne pourrai me payer, chacun son truc) je crois que je l'ai trouvée. La maison rêvée, aux dimensions parfaites, au jardin clos qui donne sur la mer. Je n'en donnerai l'adresse bien sûr sous aucun prétexte étant donné que j'ai décidé, comme chaque année, d'y retourner l'année prochaine. Sachant donc que jamais je ne passe à l'acte, mais que là, peut-être.
- Un de nos voisins promène lascivement son corps parfait sur la plage. « Un connard qui à tous les coups bande mou », selon le Churros. Qu'on vienne me dire après que les hommes viennent de mars et les femmes de venus. Quand il s'agit de panser un ego blessé, on est tous faits du même bois. Manque de bol en plus, le gars est plutôt sympa. Le churros se console en comptant ses cheveux qu'il a plus nombreux que son rival de torse.
-Rose aime beaucoup la plage mais déteste le sable. Cette évidente contradiction rend les journées parfois assez longues.
- Depuis que son papa et sa maman sont en vacances, Rose dort toutes les nuits sans interruption, de 20h à 8h. Le point positif, c'est qu'au moins on a un début d'explication. Le point négatif, c'est qu'on n'a pas la queue d'une solution pour l'inévitable rentrée.
- Histoire de se mettre dans le bain pour son nouvel emploi, le churros révise l'histoire des systèmes d'assurance avec un grand A. Pour apprécier la portée de cette phrase, il faut savoir que le churros ne sait pas lire quoi que ce soit sans m'en faire un rapport détaillé par la suite. Joie.
- J'avoue avoir du mal à saisir la portée érotique des sociétés de mutuelles par capitalisation.
- Dans le Psychologies du mois d'août des sommités en la matière sont formels: fantasmer sur un voisin n'est pas tromper. C'est un complot ou quoi ?
- Rose traverse une période qu'on peut qualifier d'obsessionnelle. L'objet de son affection ? Kirikou. Qui est sans conteste un chef d'oeuvre. Mais qu'à l'heure actuelle plus aucun membre de la famille ne peut encadrer. « Mais qu'il se fasse bouffer par Carabah et qu'on n'en parle plus, bordel », ai-je pu entendre ce matin. A moins que ce soit moi qui l'ai dit.
- Je ne saurais toujours pas répondre à la question « c'est quoi le bonheur ?». Mais signe à mon avis que je touche du doigt la réponse, c'est que je ne me la pose pas. La question.
- Mon maillot Princesse Tam-Tam bustier corail acheté en soldes est un de ces objets qui me donnent l'impression d'être belle. Donc un achat à ne pas regretter. Sauf quand il s'agit de nager. Ce qui dieu merci ne m'arrive pas souvent. Mais qui, lorsque cela se produit, amuse énormément Rose, celle-ci regardant avec insistance mes flotteurs échappés du bustier, puis ses brassards, puis mes flotteurs, puis ses brassards... Ok on a COMPRIS.
- Je ne saurai pas encore cette année si je suis capable de rester plus d'une semaine sans me peser en conservant un rythme cardiaque stable. La maison est en effet dotée d'une balance de compétition. L'occasion de se prendre la réalité en pleine poire: la mienne me fait VRAIMENT un rabais de six kilos. Même en le sachant, ça fait mal. Le churros quant à lui est en dépression depuis qu'il est monté dessus. Ça plus le voisin c'est trop pour un seul homme. Là, il compte ses cheveux.
Allez, quelques photos histoire de ne pas vous laisser sans le poids des images. J'avoue aimer beaucoup celle de Rose au chocolat, oui, ici, je cuisine et fais des mousses qui tuent mémé.