Arrivée tard hier de Lyon, le moral un peu dans les chaussettes comme à chaque fois qu'il s'agit de quitter Manou, Padom et tous les autres. Un billet légèrement décousu donc pour aujourd'hui, avec des photos couleur d'automne, le jardin de mes parents est toujours si beau en octobre...
A part ça, j'ai récupéré une Rose dans une forme olympique, ayant fait comme il se doit d'énormes progrès de langage (il faut savoir que tout enfant normalement constitué profite de LA semaine où tu le laisse pour apprendre à marcher/devenir propre/savoir écrire son prénom/parler comme un livre/faire du vélo sans roulettes) (c'est humiliant et frustrant en tant que parent mais ce qui compte n'est-ce pas le résultat ?) (ok, c'est rageant, on est d'accord).
Quoi qu'il en soit, Rose n'a pas failli à la règle de l'apprentissage loin de sa mère. Elle prononce désormais UN mot de trois syllabes sans aucune hésitation.
Saucisson.
On a les enfants qu'on mérite.
C'est d'ailleurs en substance ce que nous a envoyé dans les dents monsieur Supercon dans le TGV hier.
On n'était pas partis depuis trois minutes de la gare de la Part-Dieu que la gars s'est levé pour enguirlander mon machin qui rigolait avec Helmut (il avait la bonté de s'en occuper, ok, il a une conception assez personnelle du baby-sitting mais ils ne faisaient très sincèrement que rire un peu fort) (il y a eu certains départs de gare bien plus en fanfarre que celui-ci, dieu m'est témoin). Mr Supercon, donc, a invectivé mon garçon par son prénom, m'ayant entendue l'appeler deux minutes avant et l'a sermonné super violemment sur le mode "mon petit machin, tu vas me faire le plaisir d'être un peu plus sage et de me laisser voyager tranquillement. Donc tu commences par te taire et tu fais en sorte que ta soeur également".
Mon sang de mère n'a fait qu'un tour et je l'ai fermement incité à s'adresser à ses parents plutôt qu'à cet enfant loin d'être majeur (et encore moins vacciné, c'est une horreur le retard qu'on a au niveau du pentacoq, fin de l'apparté). Le churros quant à lui tremblait de rage mais se contenait. Jusqu'à ce que mister supercon, vieux beau sosie de Polanski - en barbour s'il vous plait - nous explique qu'à bien nous observer il comprenait mieux le comportement de nos enfants et que les chiens ne faisaient pas des chats et patin couffin (il n'a pas dit patin couffin, ça c'est moi) (à la place il a ajouté tout un tas de gracieusetés qui montraient qu'il avait en gros grave la haine). Un chouette moment de solidarité humaine et de vivre ensemble, en somme. Il s'en est fallu de peu que le churros lui en colle une. (ça m'a un peu excitée)
On a finalement calmé le jeu tout en expliquant à Rose que si d'aventure elle avait mal au coeur, c'était à la place 76 qu'il fallait qu'elle courre vite vite vite demander du sopalin. Et que si le monsieur n'en avait pas, tant pis pour lui.
En réalité j'étais tellement énervée que je n'ai pas arrêté de faire des réflexions bien senties tout le trajet pour lui mettre la honte. Et aussi dans l'espoir que les autres gens me montrent par un regard ou un sourire qu'ils étaient de mon côté.
A priori ils ne l'étaient pas.
Et puis histoire de bien donner raison à mr supercon au sujet de sa mauvaise éducation, à la sortie du TGV, mon machin l'a doublé sur le quai et lui a lancé avec une insolence mêlée de fraicheur qui m'a remplie de fierté: "C'était bien la jeunesse, monsieur, hein ?".
Après on a détalé aussi vite que c'est possible à cinq avec douze mille bagages. On assume, mais à moitié, en vrai.
Voilà, à part ça, je vous laisse avec le saint pothin apporté par ma grand-mère qu'on s'est boulottés avant qu'elle aille au cimetière voir mon grand-père. Je trouve ça classe, moi, le concept de la crème au beurre avant d'aller fleurir les tombes. Et oui, les jambes de jeune fille qu'on peut apercevoir sur la photo, sont celles de ma grammy, 89 ans et sept enfants.
Il faudrait qu'un jour on m'explique les mystères de l'hérédité. De cette grand-mère, j'ai hérité... du nez. En patate, le nez.
Edit: Il y avait encore quelques framboises dans le jardin, c'est fou, non ?
Edit2: Les petites menottes dans celle de grammy, sont celles de la toute petite fille de ma soeurette, qui grandit à son rythme. Elle est à elle seule une victoire sur le Distilbène et en ça, c'est un peu une héroine...