Depuis quelques jours, je sens que je peine. Je peine à me lever, je peine à m'occuper des lardons sans cramer une pile à la moindre opposition de number three, je peine à préparer des repas dignes de ce nom, je peine à rester concentrée au boulot, je peine à tenir debout dans le métro. Je peine aussi à écrire sur ce blog, comme si toutes mes idées restaient agglomérées dans un recoin inaccessible de mon cerveau.
Je crois que je suis comme les enfants, à quelques mètres de la ligne d'arrivée des congés, je trébuche. Enfin là je parle des miens, d'enfants, qui à chaque fois me font le coup de tomber malades deux jours avant les vacances scolaires (très bien vu de mes chefs, en général). Et quand ils parviennent comme cette année à tenir jusqu'au bout - il reste 48h, j'ai le droit d'y croire - c'est au prix d'un teint cadavérique, de cernes jusqu'au menton et d'une apathie particulièrement agaçante (= on a envie de les buter à force de quémander le débarrassage de la table ou tout au moins de leur assiette et de s'entendre répondre "mais j'ai mis le couvert hier". "Ouais et moi je fais la bouffe tous les jours, je te signale. Si c'est comme ça, demain, quand tu auras faim, je t'expliquerait que comme j'ai cuisiné hier, là, je fais un break". Ambiance)
"Ça tombe bien que les vacances arrivent", qu'on se dit. Cette année plus que la précédente et moins que la prochaine, ça tombe vraiment bien, pour eux et pour nous. Je n'aurai personnellement pas trop de ces deux semaines off pour recharger mes batteries.
Passée cette longue introduction sur le mode je geins et je raconte ma passionnante vie, voici quelques up and down au débotté.
- Up: La décoration du sapin de Noël. Avec tout le stress que ça implique, les engueulades parce que les enfants ont ce gêne du "je colle consciencieusement toutes les boules du même côté" ainsi que celui du "je casse LA déco à laquelle tenait le plus ma maman, contrôl freak s'il en est du sapin". Bref, malgré les cris, l'hystérie collective, le résultat qui n'est JAMAIS à la hauteur de mon fantasme du sapin parfait (fantasme dont je ne sais absolument pas d'où il vient étant donné que je suis la plus nulle décoratrice d'intérieur que la terre ait porté et que je m'en fiche comme de l'an 40 (quelle connerie cette expression, je ne m'en fiche pas de l'an 40)), malgré tout ça, donc, j'adore ce moment de l'année, le disque de chansons américaines des années 50 sur lequel Sinatra et ses copains chantent des morceaux qui me font penser aux séries américaines, les yeux qui brillent de mes enfants, les ooooh et les aaaaah à chaque personnage déballé de son sopalin, la guirlande lumineuse qu'on branche à la fin et qui déclenche un tonnerre d'applaudissements (il faut dire qu'avant ce final, il y a une bonne heure de démêlage des fils à grand renforts de jurons, d'où le soulagement général quand l'opération est terminée).
- Up: Le petit Vadim, vu il y a quelques jours, tout neuf, tout zen, tout doux. C'est beau Vadim, non ? En le quittant, je me suis demandé si un jour le désir d'enfant disparaissait. Quand j'ai confié cette interrogation au Churros, il a été pris de tremblements et depuis il maintient avec moi une sorte de distance réglementaire de deux ou trois mètres. Bizarre.
- Down: les 54% de sympathisants UMP qui cautionnent les horreurs de Marine Le Pen. Si au moins ça pouvait augurer d'une déperdition des voix du parti présidentiel en 2012, je me dirais que c'est toujours ça de pris. Mais là tout ce que je finis par redouter c'est un 2e tour Sarko/Le Pen. Ils peuvent se brosser cette fois-ci pour que je la joue rassemblement républicain.
- Up: La série Mad Men, que je découvre avec deux bonnes années de retard mais que j'adore, évidemment. Même si les clopes enchainées les unes après les autres finiraient presque par me dégouter de fumer. Ce qui n'est peut-être pas si mal.
- Down: La liste des gens importants du Web reçus par Nicolas Sarkozy. Une liste qui ne comporte bien évidemment aucune femme. Faut dire que les blogs de fille, c'est bien connu, à part des photos les pieds en dedans avec le dernier sac Jerome Dreyfus ou des tutos de make-up affreux, ça ne casse pas trois pattes à un canard, hein. Ah et au cas où on pourrait imaginer le contraire, je ne pensais pas à moi concernant les filles potentiellement invitables.
- Up: La chick lit'. Maintenant que je vous ai avoué mon penchant pour Marc Lavoine, je peux lâcher le morceau concernant mes lectures coupables. A savoir ces livres achetés dans les Relay des aéroports ou des gares, pour faire passer la pilule d'un départ douloureux ou la perspective de longues heures assises sans bouger. Dernier en date: "Stilettos blues à Hollywood", de Lauren Weisberger, celle qui a écrit le fameux diable en Prada. Que les choses soient claires, c'est nullissime, le style est aussi personnel et recherché que celui du catalogue La Redoute mais ça marche. Il ne me reste quelques pages et ça me fait mal de le reconnaitre mais j'ai hâte de me coucher pour les boulotter. La chick lit est à la littérature ce que les kinder sont au chocolat. Le truc c'est que je kiffe à mort les kinder.
- Up: Le petit moteur de recherche que j'ai installé sur ce blog, là en haut à droite. Il m'a fallu deux ans pour me rendre compte que c'était simple comme bonjour. Et franchement, c'est bien pratique pour retrouver des billets. Après on peut se demander l'intérêt de faire des recherches sur ce blog, on est d'accord. Mais si on part du postulat qu'on a envie de le faire, c'est pratique. Si si.
- Up: La fin des couches. A défaut de parler autrement que par onomatopées ou mono-syllabes, Rose est entièrement propre, jour et nuit. Ça s'est fait super facilement (à l'exception du funeste épisode du toboggan sur lequel je ne reviendrai pas), sans même qu'on essaie à vrai dire. Le seul problème c'est que la demoiselle vient de découvrir la pudeur. En clair, elle ne supporte pas qu'on la regarde faire caca (par contre elle ne voit pas du tout où est le problème quand il s'agit de m'observer en train de chier). Ni qu'on lui essuie les fesses. Ni même qu'on la rhabille. Voilà comment ensuite on se retrouve à manger un bout de crotte, faut pas s'étonner, non plus. Après le terrible two, voici venu le non moins pénible "moi toute seule". En langage helmutien: "nooooon, mouaaaaaa seuuuu".
Up: Les photos que certains d'entre vous m'envoient de barraques à churros. Je compte en faire une expo virtuelle un de ces quatre, je suis super touchée de cette attention, de l'idée que vous pensiez à moi quand vous voyez ces beignets bien gras et oblongs. A moi ou à El churros d'ailleurs !
Edit: Ah et j'oubliais, les deux gagnants des places de théâtre pour la pièce "Le we du 4" sont le commentaire n° 32 (Malice) et n°63 (Lollipop). Envoyez-moi votre mail que je vous mette en contact avec les organisateurs !