En l'honneur d'un petit couple de jeunes gens très simples ayant décidé de s'unir dans la plus grande discretion à Londres aujourd'hui, un conseil lecture très... british.
Je l'ai assez écrit ici, il y a des bouquins sur lesquels je me rue comme Posh sur des Louboutins. Au premier rang de mes tocades: tout ce qui se passe à New-York et qui si possible implique une bande de socialites cyniques et dépravés mais cherchant malgré tout l'amour. Tout roman se déroulant dans une grande université américaine et mettant en scène des professeurs dépressifs peut également attirer mon regard. Juste après viennent les polars anglais, époque victorienne appréciée mais du moment où il est question des bas-fonds de Londres versus quartiers huppés, je prends aussi.
C'est le cas de ce délicieux policier d'Andrew Taylor, "Le Diable danse à Bleeding Heart Square". Il y est question d'une vieille fille un peu crédule qui se serait peut-être fait zigouiller par un sale type très louche l'ayant séduite pour son argent, d'une jeune aristocrate fuyant son mari apprenti nazi aux penchants tabasseurs et d'un journaliste débutant revenu des Indes et se remettant difficilement d'une rupture de fiançailles. Tout se passe à Bleeding Heart Square, dans un immeuble où se croisent des locataires qui à priori n'ont rien à voir les uns avec les autres mais qui bien sûr vont se découvrir moultes intérêts communs.
Je ne vous en dis pas plus, pas question de vous dévoiler la fin, même si très honnêtement, bien que parfaitement ficelée, l'intrigue n'est finalement pas ce qui compte le plus. Ce qui est passionnant, c'est l'atmosphère très particulière de l'avant seconde guerre mondiale avec la montée du parti fasciste anglais, la peur panique des anciens combattants de 14 - 18 que "ça" recommence, le début de l'émancipation des femmes, aussi. Surtout, d'ailleurs. L'héroïne s'émancipe au fil des pages et on a envie de la prendre par la main pour l'accompagner dans son cheminement.
Voilà, ce n'est pas du Dickens non plus, mais je l'ai dévoré sur ma chaise longue au soleil lors de mes vacances qui me semblent remonter à plus d'un siècle.
Bon mariage princier à ceux qui s'en soucient. Personnellement je m'en contrecarre, même si je n'exclue pas de jeter un oeil à la robe de Katie. Il faut dire que ça me rappelle l'union de Lady Di avec ce cornichon de Charles. J'étais, je m'en souviens, au châlet, justement. Et pour la première fois de notre vie, ma mère avait consenti à acheter Paris-Match pour qu'on puisse admirer les jeunes époux. Quel sentiment transgressif j'avais éprouvé en ouvrant les pages de ce que ma mère considérait - et considère encore - comme un achat honteux...
Edit: La photo date d'il y a un an et demi, c'était lors d'un mémorable week-end à Londres avec le churros, Zaz et son roi des Nachos (ouais on est assez branchés mexican food). Je donnerais cher pour me refaire un séjour london with friends. Sans gastro par contre si c'était possible...