Hier, le machin, qui a une vie sociale plus remplie que celle de Garance Doré, est venu me demander, mardi soir oblige, s'il pouvait aller dormir chez le copain du 6ème étage.
Alors que je lui répondais par l'affirmative - j'ai lâché l'affaire et dis oui à peu près à tout tant que la note de comportement ne descend pas en dessous de 8/10 -, il s'est aperçu que j'étais en train de faire une pizza maison.
Subitement tout pâle, il a marqué le coup.
"Tu fais une pizza ? Ah, mince".
Puis: "Ça change tout. C'est bien la seule chose qui pouvait me donner envie de rester"
Et d'ajouter après dix secondes de réflexion: "Je vais appeler Thomas pour savoir ce qu'on mange chez lui, quand même."
Et ouais.
Quand je pense à cette nuit à l'hôpital dans un fauteuil raide comme la justice américaine à trembler à l'idée que le clou avalé par ce marmot ne lui perfore l'estomac, puis à ces QUINZE JOURS à découper consciencieusement son caca pour ne JAMAIS retrouver le dit clou. Quand j'y pense. Hein.
Au final, le fils prodigue est resté. Y'avait des brocolis chez Thomas.
Et moi, bien sûr, je lui ai donné sa part de pizza. Après avoir pourtant prévenu l'animal qu'il pouvait se brosser avec ses cartes Pokemon pour en avoir un morceau.
Le pire ? Comme il ne comprenait pas que je puisse un peu tourner mon nez à l'idée que son choix de passer la soirée avec nous tienne au menu proposé - "je sais pas, moi, on pourrait te manquer, non ?", il m'a répondu sans ciller qu'au bout d'une nuit, lui manquer, faut pas déconner. "Deux, ans, je dis pas, mais là, quand même...".
Deux ans. QUINZE JOURS à découper ses merdes et à 11 ans il se sent capable de se barrer DEUX ANS.
C'est décidé demain je vide son compte épargne pour me faire arranger ce tablier ventral par le docteur Mimoun.