Ce week-end c'était donc la fête d'anniversaire des twins. Evénement à l'occasion duquel j'ai eu la confirmation qu'ils ne savaient pas compter. Moi non plus d'ailleurs. J'avais en effet fourni CINQ invitations à chacun d'entre eux et ils m'ont juré n'en avoir pas donné plus. Comment expliquer par conséquent que 17 ENFANTS soient finalement arrivés samedi chez moi ? Soit c'est la multiplication des pains et je demande une homologation par le Vatican himself, soit mes enfants me prennent pour un bégonia.
DIX-SEPT.
Excités comme un Bernard Debré devant un DSK à poil.
Au bout de douze secondes, les filles s'étaient enfermées dans la chambre de la chérie pendant que les garçons tentaient d'en défoncer la porte, se servant du punching ball du machin comme d'un bélier.
Je veux croire qu'il ne s'agissait que d'une tentative certes maladroite mais amicale d'établir le contact et non des prémisses d'une tournante.
C'est à dire qu'avec tout ce qu'on entend maintenant, on est vite alarmés.
Et on ne savait encore rien au sujet de DSK.
Bref, le churros et moi on a eu l'impression qu'on était des aiguilleurs du ciel durant quatre LOOOOOONGUES heures. Des heures passées d'ailleurs en grande partie au square à surveiller deux équipes, l'une jouant au "chat-chaine" (cherche pas je n'ai rien compris) et l'autre à une "saké" géante (pas mieux).
Quand je pense que j'avais préparé une play-list blindée de lady gaga et autres idoles des jeunes. En réalité, à 11 ans on aime encore et surtout se courir après, lancer des ballons et jouer au Pictionnary.
Bon, j'ai eu un coup quand une copine de la chérie est partie aux toilettes une pochette à la main avec le rouge au joues. Elle aurait eu un post-it sur le front où il aurait été écrit "je mets des tampons", ça n'aurait pas été plus explicite. La façon dont les autres files la regardaient, avec un mélange de fierté par procuration, de peur que ça ne soit contagieux et de jalousie de ne pas encore en être m'a rappelé des souvenirs que je ne croyais pas si anciens. Il va sans dire que je m'oppose fermement à l'éventualité qu'un jour mon bébé ait ses règles.
Les cadeaux aussi étaient le témoin des années qui passent. Pas une seule carte Pokemon, pas un paquet de légos, pas un collier en forme de coeur, mais des boucles d'oreilles tête de mort, des sacs "I love NY" et des livres, des livres, des livres. Et puis au milieu des paquets rutilants, un vieux "J'aime Lire" écorné, le prix indiqué en franc et probablement chiné sur une brocante ou pris sur une étagère. Je crois que j'aurais pu en pleurer, d'ailleurs j'en ai pleuré. Et mes larmes ont redoublé quand j'ai vu ma fille, ma fierté, embrasser la petite au "J'aime Lire" avec la même joie et la même ferveur que la précédente qui venait de lui offrir le bracelet de ses rêves.
A un moment, je les ai regardés, tous, avec leurs jambes immenses (elles grandissent manifestement à un rythme différent du reste), leurs têtes hirsutes et leurs bras faisant des moulinets pour réclamer le ballon ou signaler leur présence. Les rires fusaient, les noms d'oiseaux aussi. Encore des enfants et pourtant plus tout à fait. J'ai gravé dans ma mémoire ces images, j'ai rangé soigneusement ma play-list et murmuré à Lady gaga de ne pas être triste, les danses viendront, bientôt. Mais en attendant, continuez, mes chéris, de jouer au chat et à la souris...