Samedi, on rentrait d'une soirée très arrosée, en taxi. On avait laissé le machin chez nos sympathiques hôtes, les mêmes à qui on devrait le lendemain une sacrée gueule de bois. Serrés tous les quatre à l'arrière, Rose sur mes genoux et la chérie blottie contre moi, on roulait sur le périphérique dans la nuit parisienne, toute emplie de lumières de la foire du trône et d'usines qui ne s'arrêtent jamais. A peine cinq minutes après le départ, les filles se sont assoupies. J'entendais leur respiration régulière et sentais leur poids peser un peu plus lourd sur moi. La radio jouait de vieux airs de jazz et ma légère ivresse me donnait la sensation que tout serait possible, demain.
J'aurais voulu que ce taxi ne s'arrête jamais. Comme lorsqu'enfant, quand la vieille simca 11100 de mes parents nous ramenait à bon port et que bercée par leur conversation de fin de soirée, je dégustais chaque seconde du retour, certaine que rien ni personne ne pourrait pénétrer l'alcôve de cette maison roulante. Avec mes frères et soeurs, nous faisions mine de dormir, pour le plaisir d'être portés les uns après les autres dans notre lit. Je crois que mon père a toujours su que nous étions éveillés. Mais il n'a jamais dérogé à la tradition.
A part ça, je suis dans ma période muffins. Je fonctionne en cuisine comme en d'autres domaines, par tocades. Après les tartes meringuées, me voici donc passée aux muffins. De mes expérimentations diverses, je retiens ceci.
La recette figurant au dos des sachets de pépites de chocolat Vahiné est franchement oubliable. Les muffins sont tout secs et ne présentent aucun intérêt.
En revanche, ceux au citron et pavot de Trish Deseine sont absolument redoutables. Même sans graines de pavot, eu égard à la pauvreté de mes placards concernant tout aliment qui sort du combo "farine - sucre - oeuf". Sachant en outre que je n'avais que des citrons verts rescapés d'une soirée ti-punch. Et que guess what ? ça marche également très bien avec.
Et last but not least, l'amie Gwyneth, que j'ai rarement épargnée ici avec ses conseils en développement personnel à la con mais pour qui je voue désormais une certaine admiration (il faut la voir dans Glee), a livré dans le dernier Elle une recette de muffins aux myrtilles qui déchirent mémé. La pauvre, quand on pense qu'elle même a du manger son dernier muffins en 1987, quelle abnégation, non ?
Voilà, c'étaient des infos sans politique ni femme de chambre, non que je n'en pense pas moins, mais j'ai décidé de faire une petite pause pour tout ce qui est polémique, j'ai beau avoir la peau tannée, certains commentaires ces derniers temps m'ont malgré tout un peu éreintée.
Ça reviendra, cela dit, je me connais, si je savais la boucler, depuis le temps, ça se saurait.
Je tiens néanmoins à préciser que ce billet "Muffins" a été rédigé après une solide enquête avec vérification des sources et test en vrai de tous les aliments suggérés. Je veux dire, au cas où certains douteraient de mon intégrité journalistique.
Ah et j'ai pas fait de glaçage non plus pour ceux de Trish Deseign ni mis de myrtille.