Je suis une obsessionnelle de la météo. 12 jours avant de partir où que ce soit, je commence à regarder frénétiquement les prévisions, croisant mes informations au gré des sites qui bien sûr n'annoncent jamais la même chose. Je privilégie en général les plus optimistes, même si je suis tordue au point de flipper grave si trop de soleil est annoncé à l'avance, j'ai peur que ça nous porte la poisse. Cinglée.
Autant vous dire qu'avec l'Iphone je suis servie, ma névrose ne s'arrête en effet pas du tout au temps qu'il fera là où je pars. A savoir que j'ai programmé dans l'appli meteo france et celle de yahoo tout un tas de villes, dont je regarde tous les jours les températures et risques de précipitations. A priori, je m'en brosse un peu du taux d'humidité à Stockholm. Sauf que non, je peux ainsi vous apprendre que le week-end dernier, c'est là qu'il fallait être. J'avoue aussi que j'éprouve une sorte de jouissance quand la pluie est annoncée à Bastia ou Marseille. Je n'ai jamais prétendu n'être qu'altruisme et bonté, en même temps.
Toujours est-il que pour ces quatre jours à Barcelone, "on" nous prévoyait le pire. De la flotte tous les jours et un froid quasi hivernal. Limite je voulais faire jouer les assurances pour reprogrammer le séjour. Quand on est arrivés, d'ailleurs, le fait est que ça dégoulinait sur la Rambla (et pas LES ramblas, s'il vous plait). ce qui m'a fait geindre en boucle pendant une heure, jusqu'à ce que le churros me demande gentiment de la fermer - "ta gueule la mouette". Et puis le miracle est arrivé, d'abord quelques timides rayons de soleil dorés comme l'est la lumière après l'orage. Tous les jours, mes applis météo jouaient les cassandre, tous les jours le dieu de la chance les faisait mentir. Ce qui m'a pas empêchée de rester extrèmement vigilante, suivant heure par heure les prévisions catastrophiques de météo france, triomphant tous les matins d'avoir la preuve de leur fausseté. "Non mais tu as vu ? Tu as vu comme "ils" racontent des conneries ? Regarde, là, ils mettent un gros nuage et des éclairs. Tu le vois où le nuage, connard de météorologue, hein ? C'est les bords de mer, ça, tu vois. On peut pas prévoir. Dans ta face Joël".
A un moment, le churros m'a regardée avec une sorte d'effroi, je crois qu'il n'avait pas mesuré l'étendue de ma psychose. Ensuite il m'a menacée de balancer mon téléphone du haut de la Sagrada si je prononçais encore une fois le mot anticylone. Alors j'ai baissé ma garde, lâché du lest, cessé de guetter les cumulus annoncés et... profité.
A part ça, je ne vais pas vous faire un city guide très élaboré de Barcelone, je suis nulle pour ça, je me promets de garder les cartes des restaurants, de prendre des notes et tout et tout et forcément, j'oublie tout dans la chambre d'hôtel. Mais quand même, voici le fruit de mes réflexions, au débotté, pas dans l'ordre et sans garantie d'exactitude.
- Le palau de la musica, juste à côté de notre hôtel, le Ohla* en l'occurence, est une merveille baroque en plus d'être un havre de paix le matin. Vous pouvez y prendre votre petit-déjeuner sur la terrasse, le jus d'orange est comme partout là bas directement cueilli au cul du fruit et leurs viennoiseries sont à se taper le fondement par terre.
- La Sagrada familia est à voir, c'est certain, mais l'attente en pleine cagna dans le bruit des voitures et des cars de touristes est assez pénible. D'autant plus lorsqu'on apprend après toute cette queue que les tours sont fermées mais que ça fera tout de même 12,50 euros pour entrer dans l'église. Quand même. Tu m'étonnes que l'opus dei soit pété de thunes. Ceci étant dit, l'intérieur est une merveille, Gaudi bouffait des champis comme d'autres des smarties et ma foi, ça lui réussissait plutôt bien. Sauf qu'il n'a pas vu le tram qui l'a renversé. La drogue c'est tout de même de la merde.
- Les plages qui bordent la ville sont super propres et on peut y boire des mojitos vendus sous le manteau par des vendeurs à la sauvette (j'ai déjà dit que j'aime cette ville ?).
- Le parc Guell est enchanteur et très sexuel.
- La place Reial est à mon sens la plus jolie de la ville, le bar Glaciar y sert le meilleur tinto de verrano que j'ai pu boire pendant ces quatre jours (j'ai fait un gros benchmark). c'est aussi le plus sympa sur cette place très touristique et le moins cher
- La fondation Miro est un de ces endroits magiques dont on ressort avec un supplément d'âme. Les toiles sont à tomber par terre, on y découvre un artiste qui était aussi un honnête homme, on comprend son évolution et on voudrait être assez riche pour se procurer une de ses toiles. Ne pas oubier de se promener sur le toit d'où on peut voir toute la ville.
- Les jardins de la colline de Montjuic sont un enchantement, il y règne là aussi un calme salvateur quand on a une overdose de touristes (à faire après la sagrada par exemple).
- Le musée national d'art catalan est à voir autant pour le lieu (plusieurs palais réunis pour n'en former plus qu'un, avec des fresques sublimes à l'intérieur) que pour ce qui y est exposé. Je n'y connais rien en art espagnol, mais j'ai eu de vrais coups de coeurs pour certains tableaux de l'époque moderne. Après la visite, s'il fait beau, buvez une granité au citron en admirant la ville vue d'en haut.
- On peut monter sur Christophe Colomb, ou tout au moins sa colonne (tout est sexuel en fait à Barcelone). Là aussi, très belle vue, claustros s'abstenir toutefois.
- Les meilleurs tapas qu'on a mangés, c'était dans le quartier qui bouge le soir, El Born. La place Santa Maria est à mon sens le coin le plus agréable pour poser une fesse et boire une caipirinha. Ou tout autre coktail. A 5 euros et deux fois mieux servis que par chez nous. Le resto La vinya del senior est délicieux, celui d'à côté aussi. Et dans une autre rue pas très loin, El Atril est extra également.
- Les fringues dans les Zaras sont pareilles qu'en France sauf qu'elles sont moins chères (j'y reviens très vite avec un billet de blogueuse modeuse, si si).
- A Barcelone, j'ai eu envie de donner la main à mon amoureux tout le temps, de lui prendre le bras, de lui carresser la nuque et d'autres endroits que la décence m'interdit de nommer. Barcelone c'est une ville qui suce comme dirait l'une d'entre vous qui se reconnaitra...
Je vous laisse avec quelques autres clichés, en m'excusant pour l'esprit soirée diapo du billet mais sachez que je me suis retenue, j'ai 500 photos en fait. Donc bon.
* Le Ohla hôtel est très bien placé, il est très chic, très design et a une magnifique mais petite piscine sur le toit. On a pu se permettre cette petite folie grâce à la générosité de mes amis. Mais très honnêtement, je pense qu'il y a moins cher et tout aussi sympa dans cette ville. Surtout, pour ceux qui voudraient se l'offrir, je me dois de vous avertir: les sachets de thé à côté de la bouilloire ne sont pas offerts par la maison comme on pourrait le penser. Et je pense que la direction de l'hôtel part cueillir les divines feuilles à la main au fin fond du Népal. Sinon comment expliquer que nos quatre infusions du soir nous aient été facturées... 30 euros ? J'avoue, j'ai du mal à m'en remettre, c'est une paille au vu du prix de la chambre mais je ne sais pas, je trouve ça... pas classe, pour le coup.
Sans doute une blogueuse égarée
effets d'optique (je suis assez subversive, photographiquement parlant) (je réfléchis beaucoup)